Le conseil municipal du jeudi 18 décembre sentait la poudre. Comme on pouvait s’y attendre, la polémique autour de la police municipale n’a pas laissé de marbre Jean-Marie Dubois, conseiller municipal d’opposition et ancien adjoint à la Sécurité.
Après une première prise de bec en début de séance avec le député-maire concernant la Maison de l’emploi, l’élu de l’opposition a réussi à faire sortir de ses gonds Jean-Louis Bricout, mécontent de certaines déclarations et accusations portées par celui auquel il a retiré le portefeuille de la Sécurité lors de son précédent mandat (Jean-Marie Dubois ayant refusé de démentir ses accointances avec le FN).
Les deux policiers, actuellement en arrêt maladie, sont en conflit avec la mairie car ils refusent contrairement au souhait du maire d’être placés sous l’autorité du directeur général des services ou d’un adjoint délégué.
«Je suis le seul à être officier de police judiciaire»
«Mais il faut bien séparer les autorités administratives et le domaine de police judiciaire. Jamais personne d’autre que moi n’est allé au-delà de ces fonctions. Je suis le seul à être officier de police judiciaire. Par contre, je peux donner une délégation à un adjoint. Si vous pensez l’inverse, écrivez-le moi et je pourrais vous attaquer», a lâché le maire passablement énervé.
Jean-Louis Bricout, accusé d’avoir demandé l’indulgence pour une administrée suite à un double procès de la part d’un policier, a aussi clairement expliqué les raisons du problème en considérant que c’était exagéré. «J’ai demandé à mes agents de faire d’abord de la prévention avant de verbaliser à tout prix. C’est dans l’intérêt de tout le monde. On a également consenti d’accorder aux policiers des horaires en binôme selon leur volonté.»
Une conseillère s’est à son tour plainte de harcèlement et de verbalisations de la police autour du lycée Sainte-Sophie.
«Vous pouvez me faire un procès d’intention M. Bricout de les défendre, je suis convaincu que nos deux agents – l’un grâce à son relationnel servant à apporter des affaires à la gendarmerie et l’autre pour la répression – font bien leur boulot, explique Jean-Marie Dubois. J’ai l’impression que l’on essaie de manœuvrer pour fermer le poste du commissariat.»
«C’est faux! J’aspire à ce que la situation s’arrange. Maintenant, même si ça leur déplaît, ils doivent aussi être dirigés par nos soins. Il y a des règles à respecter. Lorsqu’ils étaient en guerre entre eux avant d’être, aujourd’hui, main dans la main, heureusement que je n’ai pas mis sur papier leurs critiques réciproques…», évoque Jean-Louis Bricout.
«Quelle solution trouver?», a demandé l’adjoint Éric Maudens. «Peut-être que nous, élus, avec Franck Macaigne et Jean-Marie Dubois, nous nous sommes trompés lorsque nous avons embauché M. Olivier avec l’idée de le promouvoir chef de poste. Cela a été matière à beaucoup de polémiques.»
Franck Macaigne, nouveau chargé de la Sécurité de la Ville, a été interpellé par l’élue d’opposition Sylvie Roy pour qu’il donne son avis. Ce dernier a expliqué que seul l’édile avait le pouvoir de répondre. En revanche, pour montrer son engagement envers la municipalité, il a déclaré avoir fait à la place des policiers municipaux une pléiade de vacations funéraires à titre gracieux.