« Je ne suis pas Charlie. Je suis Amedy Coulibaly. Allahu akbar. » Atef dit ne se souvenir de rien des mots prononcés devant les policiers municipaux. Ce jour-là, il est 6 h du matin sur le boulevard Jules-Guesde à Troyes, lorsqu’un équipage contrôle un véhicule qui circule tous feux éteints. Dans la voiture, personne ne supporte d’être ainsi contrôlé et encore moins verbalisé. Les mots fusent que l’on sait lourds de sens. Et d’autres suivent. Face à une femme agent municipal, Atef ne se maîtrise plus. « Toi, tu ne devrais pas être là. Il ne faut pas se plaindre que votre collègue ait pris une balle. »
Interpellé quelques jours plus tard, l’individu joue l’amnésie pour tenter de s’en sortir. Placé en garde à vue, il ne reconnaît rien et explique pour sa défense avoir trop bu. À l’issue de son audition, il est ressorti libre, muni d’un ticket pour le tribunal correctionnel. Le 18 mars prochain, il devra répondre d’apologie du terrorisme. La loi du 14 novembre 2014 sur « la lutte contre le terrorisme » prévoit une peine allant jusqu’à cinq ans de prison et 75 000 € d’amende, qui peut même être portée à sept ans et 100 000 € si les faits ont été commis en utilisant un service de communication au public en ligne.
source : http://www.lest-eclair.fr/faits-divers-justice/apologie-du-terrorisme-un-troyen-a-la-barre-ia0b0n338698