10 – Deux policiers municipaux et dix-sept caméras supplémentaires à Romilly-sur-Seine
Une fois de plus, samedi matin, deux visions de la lutte contre la délinquance se sont opposées lors du conseil municipal romillon alors qu’étaient votés la création de deux emplois de gardien de police municipale – afin d’agrandir l’amplitude horaire (notamment en début de nuit) – ainsi qu’une extension du réseau de vidéoprotection. On rappelle que, lors de la campagne électorale, le candidat Éric Vuillemin avait fait part de sa volonté de faire passer la police municipale de 8 à 12 agents et de mettre en place dix-sept nouvelles caméras.
La Gauche pour privilégier l’éducation à la citoyenneté
Sur le premier point, voté à l’unanimité, Dany Bouteiller, élu de la Gauche rassemblée, a souligné qu’il s’agissait d’une « fonction régalienne » et que le conseil municipal devait agir auprès des services de l’État afin que soient assurées des actions « en fonction des besoins de notre ville avec des effectifs suffisants ». La Gauche n’est pour autant « pas contre une police municipale formée » mais propose de mettre en débat ses domaines de compétences : « Son rôle de prévention doit être égal à celui d’intervention », a-t-il poursuivi en proposant de possibles interventions de la police auprès des scolaires et des seniors ou encore la désignation d’un coordinateur de l’intervention des professionnels de l’action sociale…
Ce à quoi le maire Éric Vuillemin a répondu en rappelant les actions menées parallèlement au recrutement de policiers, comme la réactivation du conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) et la création de la Maison de la Justice et du Droit (MJD) qui a déjà vu 6 500 visiteurs. Et de souligner le « maillage territorial » que constituent la police municipale et les divers services de gendarmerie.
Concernant l’extension du réseau de vidéoprotection, alors que vingt-deux caméras ont été implantées à Romilly depuis 2011, qu’onze autres dont une mobile doivent l’être prochainement, le conseil municipal a adopté (la Gauche rassemblée s’est abstenue), le principe de l’extension du dispositif avec quelque dix-sept caméras supplémentaires pour une dépense globale de 312 000 € financée à hauteur de 50 % par l’État.
Sur ce point Sarah Auzols et Dany Bouteiller ont fustigé une efficacité qui reste à prouver et le déplacement de la délinquance qu’elles entraînent. « Les jeunes en grandes difficultés, qui deviendront pour certains des délinquants, sont parfaitement identifiés », a aussi expliqué Sarah Auzols, en indiquant que les raids aventures, Quartiers en fête et la présence d’éducateurs constituaient « aussi de la prévention efficace ». « Malheureusement, vous avez réduit drastiquement l’effectif de l’Espace Animation Jeunesse et vous avez réorienté les missions du club de prévention qui, pour faire court, s’est éloigné du terrain », a-t-elle conclu, avant de comparer les élus de la majorité à des « pompiers pyromanes ! »
Le maire a répondu que les caméras ne résolvaient pas tout mais constituaient un « plus » au sein d’un ensemble de politiques de lutte contre la délinquance, et a annoncé qu’un état des lieux des actions menées en faveur de la jeunesse serait prochainement présenté au conseil.
Concernant la question de Jean-Patrick Vernet (FN) sur un armement éventuel des policiers, le maire a rappelé que « l’État n’avait souhaité donner l’agrément » à la Ville.
source : http://www.lest-eclair.fr/romilly-sur-seine/deux-policiers-municipaux-et-dix-sept-cameras-ia0b0n231427