12 200 PV dressés à Thionville : le maire annule toutes les contraventions
Le chiffre est astronomique. 12 200 contraventions de stationnement ont été dressées entre le 1er juin et le 30 novembre 2024 à Thionville. Et elles arrivent dans les boîtes aux lettres depuis mercredi. Le record revient à ce contrevenant qui en a reçu 250. Soit 7 500 euros d’amendes cumulées. Le phénomène est sur toutes les lèvres, ou presque, en ville. Les réclamations fusent. Le service stationnement et abonnement, parking des Capucins, implose.
L’annulation des forfaits post-stationnement (FPS) en question devrait être effective en milieu de semaine prochaine. « D’ici là, les gens doivent garder leurs PV. Mais aucun retour en arrière ne sera possible s’ils ont déjà été payés », insiste Laurent Cavalieri, directeur général des services adjoint et de la police pluri-communale.
Pour essayer de comprendre ce problème technique, il faut remonter au 1er juin. Depuis cette date, le contrôle du stationnement est totalement automatisé à Thionville. Cette subtilité a échappé à beaucoup d’usagers qui se garent en ville, en zone bleue ou sur des places payantes. Les agents verbalisateurs ne dressent plus de PV, à l’ancienne, en glissant un papillon sur le pare-brise. La voiture LAPI, équipée d’un lecteur de plaques d’immatriculation, ne se contente plus de leur signaler les véhicules qui ne sont pas en règle. C’est elle qui verbalise directement sans laisser de trace de son passage. Et la transmission avec l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions (Antai), chargée d’envoyer les avis de paiement, ne s’est visiblement pas faite.
La synchronisation de la voiture LAPI avec les données relatives aux abonnements de stationnement a également déraillé. Aurélie qui travaille en centre-ville de Thionville en a fait l’amère expérience. « Quand je suis rentrée chez moi jeudi soir, il y avait 22 PV dans ma boîte aux lettres », raconte-t-elle. Son cœur s’est emballé. La nuit a été courte. Le lendemain, dès 7 h 30, elle envoyait un mail au service qui gère l’abonnement de sa voiture en voirie. Car Aurélie était en règle. Elle pouvait le prouver. « On m’a dit que les infos n’avaient pas été transmises à l’Antai. » Elle a scanné ses 22 PV qu’elle a transmis au service. « Ils ont géré dans la journée », salue Aurélie, soulagée. « Mais on m’a dit que j’en recevrais sûrement d’autres. »
« L’immunité du recouvrement » annoncée par le maire facilitera la démarche.