13 – AUBAGNE la ville teste une nouvelle « arme » anticambriolage
700 kits de traceur d’ADN chimique sont distribués par la municipalité
Aubagne a été désignée par la préfecture comme ville pilote pour tester un nouveau dispositif anticambriolage. Une technique de marquage développée par la société Smartwater. Une présentation de ces kits de marquage a eu lieu à l’espace des Libertés en présence du maire Gérard Gazay, de l’adjoint à la sécurité Vincent Rusconi, de Frantz Tavart de la préfecture de police de Marseille, et de Sandrine Destampes, commissaire de police d’Aubagne.
« C’est une nouvelle étape dans l’aventure sécuritaire de la Ville, a expliqué le Premier magistrat. Notre politique repose depuis 2014 sur cinq piliers : une augmentation des effectifs de la police municipale qui atteindra les 43 agents d’ici la fin 2015 ; une coopération accrue avec le commissariat, notamment avec la signature en juin d’une convention police nationale-police municipale ; la prochaine mise en place de la vidéoprotection avec l’installation de 21 caméras en centre-ville au dernier trimestre ; et une convention « Voisins vigilants » signées avec les habitants qui seront au nombre de 8 d’ici la fin de l’année ». Et le représentant de la préfecture de rajouter : « Aubagne est une ville à proximité de Marseille qui peut être victime d’une délinquance itinérante. C’est son allant en matière de sécurité qui nous a incités à proposer à la municipalité un partenariat avec la société Smartwater. Une manière d’associer la Ville, l’État et le citoyen dans la lutte contre les cambriolages. D’autres essais sont en cours à Mandelieu ou La Ciotat. »
Pour la commissaire Destampes, « ces kits sont un dispositif complémentaire dans la lutte contre les vols avec effraction. En 2014, nous en avons recensé 600 à Aubagne. Pour voir diminuer ce nombre, il faut empêcher le passage à l’acte ou interpeller les cambrioleurs. Pour dissuader les voleurs, il faut se protéger et le faire savoir car un cambriolage dure seulement quelques minutes ; il faut donc que l’accès soit simple et rapide. Un chien (avec un panneau chien méchant), une alarme (avec un logo à l’entrée de la maison) ou un kit (avec un sticker en évidence) est forcément dissuasif. Ce dispositif permet particulièrement de protéger les garages et les caves où les autres systèmes ne peuvent être mis en place. Si le cambrioleur pense qu’il va être difficile de revendre les objets volés ou s’il comprend que la police peut remonter jusqu’à lui, la trace ADN étant considérée comme élément de preuve, il ira chercher ailleurs ».
Ce nouveau dispositif a nécessité un investissement de « quelques milliers d’euros », selon le maire, mais son efficacité a été prouvée en Angleterre où la baisse des cambriolages a pu atteindre les 100 %. D’ici six mois-un an, le bilan de ce test permettra de déterminer son impact sur la sécurité.
Ces kits, d’un prix public de 90 €, plus une licence annuelle de 60 € pour les particuliers hors dispositif, sont constitués d’un flacon de 8 ml d’un « traceur chimique à code unique », inodore, incolore et d’une durée de 5 ans. Le traceur est composé d’eau, de fluorescéine qui permet la détection de l’ADN avec une lampe UV, d’un fixateur, et d’un mélange d’éléments chimiques, constituant la signature unique. Les possesseurs du kit doivent marquer avec un petit pinceau les objets de valeurs – jusqu’à 80 avec un kit -, en dresser la liste, et apposer devant leur habitation le sticker afin de dissuader les voleurs. Le code du lieu, où sont répertoriés les objets marqués, est stocké dans une base de données protégée en Angleterre. Les forces de l’ordre sont équipées par la société de lampes UV et de lecteurs permettant d’interroger cette base de données lorsqu’ils retrouvent des biens marqués. Il est ainsi facile pour la police scientifique d’identifier les propriétaires des objets.
Nathalie Cornand
source : http://www.laprovence.com/article/edition-aubagne/3282061/la-ville-teste-une-nouvelle-arme-anticambriolage.html