Gaz lacrymogène, interpellations musclées, cris et refus d’obtempérer : une intervention de la police municipale marseillaise, qui voulait démonter du mobilier urbain éphémère, a dégénérée ce vendredi matin place Jean-Jaurès, en plein centre-ville. En toile de fond : le réaménagement de la place.
Après de violents incidents lors du carnaval de la Plaine dimanche dernier, un nouvel affrontement s’est produit ce vendredi matin entre les habitants du quartier et la police.
Un lieu de convivialité gratuit, où les riverains peuvent se réunir pour discuter ou prendre l’apéro pendant que les enfants jouent à proximité.
Pour les autorités, ce mobilier urbain éphémère est tout simplement illégal, car installé sur la place sans autorisation particulière.
Il servirait aussi de point d’échange entre associations et citoyens qui protestent depuis de longues semaines contre le projet de réaménagement de la place Jean-Jaurès, conduit par la mairie au cœur du quartier de la Plaine.
Aux alentours de 10h ce vendredi, une trentaine de policiers est arrivée sur place pour démonter ces tables. Le message est vite passé parmi les habitants, qui sont venus s’asseoir sur le mobilier urbain, pour empêcher les forces de l’ordre de le démonter.
Le ton est rapidement monté, les policiers ont interpellé deux personnes, puis ont gazé les derniers récalcitrants avec leurs bombes lacrymogènes.
Deux policiers auraient été légèrement blessés. Des policiers dont certains étaient équipés de matraques télescopiques.
L’objet du litige : trois tables et un banc en bois fabriqués par les habitants et installés au centre du parc de la place depuis le 20 décembre.Mais cette violente altercation n’a pas refroidi pour autant les habitants : quelques minutes plus tard certains étaient déjà en train de reconstruire des tables, cette fois en carton, pour les installer au même endroit.