25 – BESANCON : DES TASERS POUR LES POLICIERS MUNICIPAUX
Des bâtons télescopiques et des pistolets à impulsion électrique pour la police municipale.
L’air et le ton graves , comme s’il y avait mort d’ homme , Jean- Louis Fousseret a donc annoncé hier soiren ouvrant le conseil : « En mon âme et conscience , j’ai décidé d’équiper les policiers municipaux de bâtons télescopiques de défense et de pistolets Taser, j’ai voulu prendre le temps de l’ analyse , j’airencontré les syndicats et chaque groupe politique . Ces policiers ne dévient pas de leurs missions et n’ontpas vocation à remplacer la Police nationale mais ils sont confrontés à des situations dangereuses et leurprotection est de notre ressort ». La demande de ces armements va être transmise au préfet à la fin de cemois. L’ acquisition de 25 Tasers (chaque Taser devant équiper un binôme de policiers, l’un appelé à porteret utiliser l’arme, l’autre étant prêt à intervenir après un tir éventuel ) et de 55 bâtons de défense, se fera enjuillet . Le réaménagement des locaux des policiers municipaux qui seront tous formés au maniement de ces armes, aura lieu en septembre. Coût global de l’ opération : 100.000 €.
Ravi, Jacques Grosperrin , patron de l’ opposition de droite : « On n’ est plus dans le déni, vous avezentendu notre message et celui de bien des Bisontins. C’est un armement moyen et mesuré, c’ est bien , les Bisontins méritent une ville apaisée et sécurisée ». Pour les communistes , Thibaut Bize souligne : « On est aussi pour une ville apaisée mais l’ armement n’ est pas une bonne solution , on va vers le rôle de la Policenationale et on quitte le rôle de police de proximité . Pour les bâtons, on est pour ». Eric Alauzet (EELV) le confie, les avis sont partagés chez les Verts mais il note le sens des responsabilités du maire. Pour Philippe Mougin (FN), l’armement choisi n’est pas le bon, il eût préféré des armes à feu.
Fusion : « Si des gens se sentent cocufiés, ça ne marchera pas »
Par ailleurs , à l’instar des conseillers de l’agglo mercredi soir, les élus du conseil ont adopté à « une belleunanimité comtoise » selon le mot du maire , un avis défavorable au projet de décret faisant de Dijon lechef-lieu provisoire de la future grande région . Une fois de plus, Jean-Louis Fousseret a rapporté sonlobbying en haut lieu y compris à l’Élysée , plaidé pour la préfecture de région à Besançon et le conseil régional à Dijon et brandi son argumentation usuelle : absence de complexe , force industrielle de l’axeBesançon- Montbéliard -Belfort , liens avec la Suisse, nécessité d’une répartition équilibrée des grandsservices de l’ État : « C’est un combat essentiel qui me prend du temps . Si des gens se sentent cocufiés, ça ne marchera pas ».
Jacques Grosperrin se loue de ce combat et le trouve tardif : « Il faut s’ interroger sur l’ impact, l’éloignement, les économies, Dijon est un nœud ferroviaire et a un aéroport . On est à vos côtés pourdéfendre le statut de Besançon capitale administrative, c’est là qu’iront les entreprises ». Une fois de plus,Laurent Croizier (MoDem) et Philippe Gonon (UDI) fustigent Marie -Guite Dufay pour s’être « précipitée » dès l’annonce de la réforme . Philippe Gonon la trouve mal placée pour porter la parole comtoise avec le maire : « Surtout la stratégie n’est pas adaptée à l’ urgence , la future région doit être construite sur uneproximité administrative décentralisée et un puissant axe Rhin- Leman ». Christophe Lime (PCF) trouve laloi mauvaise et relaye l’inquiétude des fonctionnaires des services. Anne Vignot (EELV) souhaite que la future région se tourne plus vers l’ Europe . Au final, le maire estime que la rapidité de M.-G. Dufay a évité l’éclatement respectif de la Bourgogne et de la Comté . Il soupire sans trop d’illusions : « Si on obtient toutce qu’on veut, ce sera grâce à tout le monde , si on obtient moins, ce sera ma faute ». Jacques Grosperrinlâche : « Je ne vous critiquerai pas, ce combat vous honore ».
Yves ANDRIKIAN
Source : http://www.estrepublicain.fr//edition-de-besancon/2015/06/19/des-tasers-pour-les-policiers