« Ce n’est pas un travail qui date d’une semaine » après l’attentat au siège de Charlie Hebdo le 7 janvier à Paris, souligne Jean-Louis Fousseret, le maire de Besançon « Cette réflexion a commencé en mai 2014 ». Il ajoute que « notre politique, c’est l’éducation, la prévention, la répression ». « Nous devons répondre au niveau national comme au niveau local à ceux qui veulent déstabiliser le pays en prenant compte de la sécurité et de la tranquillité publique » précise le maire et « notre approche se veut objective et pas naïve ».
Stratégie territoriale de prévention de la délinquance en 2015-2017
Une augmentation de la délinquance a été observée en France, y compris à Besançon ces dernières années, en particulier dans les quartiers Palente-Orchamps, 408, Planoise et Clairs Soleils « sans chercher à stigmatiser ces quartiers » précise le maire. La stratégie territoriale de prévention de la délinquance a été rédigée autour de trois grandes priorités nationales :
- Priorité n° 1 : programme d’actions à l’intention des jeunes exposés à la délinquance
- Priorité n°2 : programme d’actions pour améliorer la prévention des violences faites aux femmes, des violences intrafamiliales et l’aide aux victimes
- Priorité n°3 : programme d’actions pour améliorer la tranquillité publique.
Les objectifs de cette stratégie :
- Prévenir la dérive ou l’enracinement des jeunes dans un parcours délinquant
- Améliorer l’organisation de l’action publique et des associations autour des problématiques de violences faites aux femmes, des violences intrafamiliales et de l’aide aux victimes.
- Structurer et coordonner les initiatives locales en matière de tranquillité publique sur l’espace public et les espaces partagés afin de favoriser la réduction de l’insécurité et du sentiment d’insécurité
- Prendre en compte les problématiques de santé dans le domaine de la sécurité et de la prévention de la délinquance.
Stratégie municipale pour la tranquillité publique : 26 créations de postes d’ici fin 2015
Au cœur de ce volet, la Ville souhaite créer 26 postes de policiers municipaux d’ici fin 2015 afin qu’« il y ait plus de policiers sur le territoire, qu’il y ait un vrai maillage pour répondre aux besoins des habitants » souligne Danielle Poissenot, adjointe au maire déléguée à la sécurité et la tranquillité publique.
- Début 2015, quatre agents de surveillance de la voie publique (ASVP) rejoindront les 9 agents actuellement en service. Cette équipe étant dédiée exclusivement au contrôle des stationnements. Les gardiens de police municipale, déchargés de ce travail, devraient alors développer leur présence sur le terrain pour être plus réactifs. Un redéploiement des horaires en interne sera mis en place pour que les policiers soient opérationnels sur le terrain. « On a plus besoin des policiers sur le terrain qu’au contrôle des stationnements »souligne le maire.
- Six opérateurs seront embauchés pour rejoindre les trois opérateurs actuels au centre de supervision urbaine (vidéo protection). Il pourra fonctionner 7 jours sur 7 soit 73 heures. Si cette décision est votée au conseil municipal, le recrutement commencera mardi 20 janvier 2015.
- 16 postes de policiers municipaux seront également créés d’ici 2017.
19 créations de postes envisagées d’ici 2020
Après 2015, quatre postes supplémentaires sont envisagés pour la brigade des VTTistes pour le secteur Boucle/Battant. La brigade circulation-sécurité routière serait également renforcée : une seconde équipe pédestre serait créée pour une présence de la brigade le matin et l’après-midi, soit cinq postes supplémentaires envisagés. La création de 10 postes est aussi envisagée pour renforcer la brigade de proximité dans les quartiers pour une présence plus longue, y compris dans le tramway. Actuellement, les agents interviennent en binôme dans 6 quartiers (Planoise, Planoise/Haut du Chazal, Montrapon/Fontaine-Ecu, 408/Butte, Palente-Orchamps, Clairs-Soleils).
Patrouiller de nuit sans armement ?
Enfin, pour le directeur départemental de la sécurité publique, il est « délicat » de faire travailler des agents en uniforme pendant la nuit « sans armement ». La Ville devrait alors prioriser une présence des policiers municipaux pendant la journée. Concernant la question de l’armement de la police municipale, pour Jean-Louis Fousseret, « il n’y a pas de sujet tabou et il faut ouvrir le débat ».
Un partenariat entre la police municipale et les forces de sécurité de l’Etat
Si elle est votée au Conseil municipal, la Ville et la Préfecture du Doubs signeront une convention de coordination de la police municipale et des forces de sécurité de l’État le 3 février 2015. L’objectif est de « travailler en partenariat » selon Danielle Poissenot, et partager certains moyens tels que le prêt de matériel audio et l’échange d’informations.
source : http://www.macommune.info/article/police-municipale-a-besancon-26-postes-seront-crees-dici-fin-2015-113460