31 – TOULOUSE : Ces caméras qui peuvent aussi sauver
Sécurité – Le fait du jour
Alors que le nombre de caméras de vidéo protection va tripler d’ici deux ans, premier bilan pour 2015. Les images permettent de sauver des gens ou d’arrêter les auteurs.
Cet homme âgé de 29 ans, victime d’un malaise cardiaque mardi soir peu avant 22 heures boulevard de Strasbourg à proximité du restaurant l’Entrecôte doit sans doute la vie à la présence d’une caméra de vidéo protection et à la rapidité d’intervention de la police municipale alertée par l’opérateur vidéo.
Deux patrouilles de police municipale sont en effet intervenues ce soir-là, en urgence, l’une pour porter secours au sans domicile fixe et le ranimer avec un défibrillateur pris à Victor-Hugo, l’autre pour arrêter l’individu qui venait de lui faire les poches.
«C’est une magnifique intervention», se félicite Olivier Arsac, adjoint au maire en charge de la sécurité, qui rappelle : «Une jeune femme a été sauvée d’un viol place du Capitole grâce aux caméras, en octobre».
Les caméras de vidéo protection, qui avaient fait une timide et controversée apparition dans les rues de la Ville rose, ont maintenant envahi plusieurs quartiers du centre-ville sous l’impulsion de Jean-Luc Moudenc. D’une centaine aujourd’hui, leur nombre devrait tripler d’ici fin 2017 pour quadriller plusieurs quartiers. Le PC où sont visionnées, 24 heures sur 24, les images collectées par la centaine de caméras déjà installées dans le centre-ville de Toulouse, va changer de locaux, à la fin du mois de janvier, toujours à Saint-Cyprien, mais à proximité du Centre de l’Affiche dans des locaux plus adaptés.
Avec les récents attentats de Paris, l’opinion publique semble beaucoup moins regardante sur la présence des caméras de surveillance en ville. L’aspect «vie privée», mis en avant par les détracteurs les plus critiques de la vidéo protection, notamment par les Verts au sein de l’opposition municipale, qui craignent un flicage de la société, passe un peu à l’arrière-plan.
«La vidéo protection ne fait plus vraiment polémique ni même débat, estime Olivier Arsac, l’état, grâce au ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, finance à 45 % l’installation de nos caméras, plusieurs villes de gauche s’y mettent, même dans notre métropole».
L’élu se félicite aussi des premiers résultats liés à la vidéo protection à Toulouse en 2015 : «Elle a entraîné 378 interventions de la police municipale ou nationale et 147 interpellations».
Car, si elles peuvent sauver des victimes, les caméras permettent surtout d’intervenir plus vite et, parfois, de repérer, voire arrêter, les auteurs de délits ou de crimes. Ainsi, un violeur en série, deux voleurs avec violence, de même que quatre agresseurs en série ont été repérés et interpellés en 2015. Mais attention, la délinquance risque de s’adapter très vite à la nouvelle donne.
Arnaud-Bernard et Capitole en tête
En 2015, 415 demandes d’intervention ont été enregistrées au PC de vidéo protection de Saint-Cyprien, dont 378 ont été assurées, ayant donné lieu à 147 interpellations. Les deux tiers de ces interventions ont été effectuées par la police municipale (226 interventions) contre 152 par la police nationale. Les deux tiers des interpellations ont été réalisées par la police nationale (98 contre 49 par la police municipale). Les caméras sont installées dans 9 secteurs : Capitole, Wilson, Croix Baragnon, Victor Hugo, Saint Pierre, Arnaud-Bernard, Bayard, Saint-Aubin et Empalot. Sur les 415 demandes d’interventions, 145 concernaient Arnaud-Bernard, 91 le Capitole et 81 Wilson pour une seule à Empalot. Les interventions pour trouble à l’ordre public arrivent en tête (160, dont 86 à Arnaud-Bernard et 38 à Capitole), devant l’assistance à personne (79 dont 22 à Saint-Pierre, 20 à Wilson et 18 au Capitole), le vol ou tentative (46) et les produits illicites (41). 19 des 41 interventions pour produits illicites concernent Arnaud-Bernard et 12 Saint-Pierre. 20 interventions pour vol sur 46 relèvent d’Arnaud-Bernard. À noter que les secteurs de Bayard ou Saint-Aubin, réputés comme sensibles, n’ont donné lieu chacun qu’à six demandes d’intervention au total dans l’année.