31 – TOULOUSE : Poste de commandement vidéo : les yeux et les oreilles de la ville
Sécurité
Le nouveau PC de vidéo protection et radio de Saint-Cyprien permet de surveiller le centre et plusieurs quartiers avec aussi un logiciel détectant un corps au sol ou des gens qui courent.
Impressionnant. Un mur vidéo de 33 écrans propose ses images haute définition 24 heures sur 24 heures sous l’œil de six ou sept opérateurs municipaux spécialement formés, assis en rang d’oignons devant leurs ordinateurs. Un véritable écran géant de 30 m2 de surface, taille cinémascope, qui fonctionne un peu comme un kaléidoscope avec ses images juxtaposées, filmées au même instant au Capitole, à Saint-Pierre, Arnaud-Bernard, Wilson ou Amouroux.
«Chacune des 108 caméras dont la ville est aujourd’hui dotée balaye automatiquement son secteur, effectue aussi des points fixes, mais chaque opérateur peut aussi prendre la main, changer un point de vue, zoomer, ou passer sur une autre caméra. Un cache automatique empêche de regarder aux fenêtres en vertu de la protection de la vie privée», explique Jacques Andral. Le directeur de la police municipale faisait les honneurs, hier matin, aux élus et à diverses personnalités, notamment de la police nationale et de la gendarmerie, du tout nouveau centre opérationnel de vidéo protection ouvert à la mi-février rue Jacques Darré, à côté du Centre de l’Affiche.
Le précédent PC, situé de l’autre côté de la place intérieure Saint-Cyprien, devenu obsolète avec le développement de la vidéo protection a toutefois été gardé en réserve, confie Olivier Arsac, adjoint au maire de Toulouse en charge de la sécurité pour une éventuelle extension à d’autres communes.
Le nouveau centre opérationnel «est en capacité de traiter jusqu’à 600 caméras alors que 350 sont prévues sur Toulouse fin 2017, les images sont gardées un mois, consultables par un officier de police judiciaire», poursuit Jacques Andral, «ce centre cumule deux premières, un logiciel permet de détecter certaines anomalies et d’alerter les opérateurs, sur la présence d’un corps au sol ou sur des gens qui courent dans la rue, avec géolocalisation des patrouilles motorisées (en voiture ou moto) ou à pied de la police municipale ; la deuxième particularité est de cumuler à la fois PC vidéo et radio, sur le même site, les yeux et les oreilles de la ville en quelque sorte». Il y a aussi la commande des bornes d’accès au secteur piétonnier du centre-ville, qui s’effectue sous caméras.
«Un outil ultraperformant utilisant une nouvelle technologie qui place Toulouse à la 2e place en la matière derrière Paris», assure Jacques Andral à l’attention du maire, Jean-Luc Moudenc. Bernard Keller, maire de Blagnac, suit aussi attentivement, lui qui a placé les 41 caméras de sa commune sous le contrôle du PC toulousain.
Arsac : «pas si Cher que ça»
«On est partis de 21 caméras à notre arrivée au Capitole à 108 aujourd’hui, et 350 fin 2017. De 10 opérateurs à 35 aujourd’hui, ce qui nous permet d’assurer la vidéo protection des sites équipés de caméras 24 heures sur 24», précise Olivier Arsac, adjoint au maire de Toulouse en charge de la sécurité. «Et ça ne coûte pas si cher qu’on croit ou qu’on dit», poursuit l’élu, «la première tranche 2015, qui a permis de financer cent caméras et le nouveau PC représente un investissement d’1,7 million d’€, dont 44 % sont subventionnés par l’état». La deuxième tranche, en cours, prévoit 136 caméras, la troisième, 80 caméras. «Il y a aussi la possibilité de partager avec d’autres communes équipées de caméras de vidéosurveillance, comme Blagnac avec qui nous sommes liés par une convention et pour qui nous traitons le suivi des images au nouveau centre opérationnel», indique l’élu qui n’écarte pas l’idée d’utiliser le système de vidéo protection toulousain pour verbaliser directement les contrevenants : «On envisage en effet la vidéo verbalisation, comme dans d’autres villes, cela présente des potentialités nouvelles, par exemple dans les espaces partagés du centre-ville où, malgré le passage de la fourrière, on a du mal à faire respecter les règles de stationnement».
Repères
Le chiffre : 108
caméras >de vidéoprotection. C’est le nombre de caméras actuellement déployées à Toulouse reliées au PC de Saint-Cyprien. Il y en aura 350 fin 2017. D’autres caméras relèvent de Tisséo ou de la surveillance des grands axes.