37 km de course-poursuite à 170 km/h : 2 ans de prison
« Dans toute ma carrière, j’ai rarement vu ce genre de poursuite », annonce Dominique Piot, présidente du tribunal correctionnel de Toulouse. Face à elle, un prévenu de 26 ans qui a fait courir policiers et gendarmes le 31 décembre.
Ce soir-là à Toulouse, dans le quartier du Mirail et sous une pluie battante, ce conducteur a pris la fuite après avoir causé un accident. Les victimes se sont lancées à sa poursuite. La police a également pris en chasse le fuyard. À un feu, le passager du véhicule accidenté a voulu l’arrêter en se plaçant devant la voiture mais le chauffard a redémarré et l’a projeté sur le pare-chocs. La suite ? Une course-poursuite de 37 km à 170 km/h sur l’autoroute A 64. L’hélicoptère des gendarmes, appelé en renfort, a filmé cette course folle qui s’est arrêtée à Bérat par l’arrestation, par la police, du conducteur. Pas la première fois…
« J’avais bu 2 verres de vin et 4 bières »
En comparution immédiate, face à ses juges, cet agriculteur de 26 ans s’excuse : « J’avais bu deux verres de vin et quatre bières. Il pleuvait. J’ai eu l’accident et j’ai paniqué car mon permis n’était plus valide et la voiture pas assurée. Quand j’ai vu la police, j’ai encore plus paniqué. Je n’ai pas vu le garçon que j’ai renversé. Je m’excuse ». Tête basse, l’homme poursuit : « J’assume mes erreurs. J’ai fait n’importe quoi. J’ai voulu tenter le tout pour le tout et essayer de semer la police ». Arrêté, il a refusé de se soumettre au test d’alcoolémie ? Ce n’est pas la première fois qu’on lui reproche ce type de fait. En effet il a déjà été plusieurs fois condamné pour refus d’obtempérer et conduite sous l’empire d’un état alcoolique.
La mise en danger était maximum
Le procureur, Pierre Demonte, ne cache pas son agacement : « Je n’ai jamais vu un tel refus d’obtempérer. La mise en danger était maximum et les victimes sont multiples ». Il requiert 3 ans de prison, un maintien en détention, l’annulation de son permis et une amende de 400 €. En défense, Me Doro Gueye freine l’accusation avec la personnalité de son client : « C’est un homme fragile, en situation précaire, sujet à des addictions et à la dépression. C’est ce cocktail qui a explosé. C’est la peur qui a altéré ses capacités de raisonnement. »
Le tribunal a condamné ce conducteur récidiviste à 2 ans de prison plus la révocation de 3 mois sursis avec maintien en détention et 300 € d’amende. Son permis de conduire, déjà suspendu, a cette fois été annulé.