37 – Présumé islamiste à l’assaut d’un commissariat
Un homme qui semble avoir agi seul a blessé trois policiers avec un couteau en criant « Allahu Akbar » au commissariat de Joué-lès-Tours, en Indre-et-Loire, avant d’être abattu. Le parquet antiterroriste s’est saisi de l’enquête.
« Allahu Akbar »
Le commissariat était fermé au public à l’heure de l’attaque. L’homme a tambouriné à la porte, frappant d’emblée au visage le fonctionnaire venu ouvrir, puis les deux policiers venus prêter main-forte. Il a été abattu alors qu’il s’acharnait sur ses victimes. Le pronostic vital des trois fonctionnaires n’était plus engagé hier soir. L’agresseur, un Français né au Burundi en 1994, « a crié Allahu Akbar («Dieu est grand » en arabe) du moment où il est entré jusqu’à son dernier souffle », a raconté un enquêteur. « Tous les éléments de la légitime défense sont réunis », a estimé le procureur.
L’agresseur était connu pour être un délinquant, mais n’était pas fiché pour des activités à caractère terroriste, selon le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui est venu sur place pour féliciter les policiers qui ont fait preuve de « sang-froid et de professionnalisme ». En revanche, le frère du forcené est connu pour ses positions radicales. Il aurait envisagé de partir au djihad en Syrie avant de renoncer. La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête pour tentative d’assassinat et association de malfaiteurs, le tout en lien avec une entreprise terroriste.
Le Premier ministre Manuel Valls a apporté hier soir dans un tweet son soutien aux policiers de Joué-lès-Tours, promettant la « sévérité de l’État » pour ceux qui « s’en prennent » à des policiers.
Mesures de sécurité renforcées
Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, a publié pour sa part un communiqué hier soir, dans lequel il annonce avoir donné des instructions à tous les préfets, aux directeurs généraux de la police nationale et de la gendarmerie nationale et aux préfets de police pour renforcer les mesures de sécurité des personnels au sein des services de police et des unités de gendarmerie comme sur la voie publique. Il a également demandé au directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises, tout comme aux préfets de département, de sensibiliser les maires et les présidents des services départementaux d’incendie et de secours pour que des mesures de même nature soient prises afin de garantir la sécurité des policiers municipaux et des sapeurs-pompiers également exposés en raison de leur uniforme. Le communiqué conclut : « Le gouvernement est déterminé à combattre toutes les formes de terrorisme qui menacent la sécurité des Français et de tous les agents publics qui, 24 heures sur 24, veillent sur eux. »
Le risque d’attentats islamistes en France est pris très au sérieux. L’organisation État islamique (EI) qui occupe une partie de l’Irak et de la Syrie encourage les candidats au djihad à lancer des attaques contre les « infidèles », militaires, policiers ou même civils dans les pays où ils habitent. La France a été nommément citée comme cible par l’EI.
Cinq attentats déjoués en quelques mois
Depuis l’été 2013, cinq « projets d’actions terroristes » djihadistes ont été déjoués en France, selon le ministère de l’Intérieur. Plus de 1 200 Français ou personnes résidant en France sont impliquées dans les filières djihadistes vers la Syrie ou l’Irak, un chiffre qui a doublé depuis le début de l’année.
source : http://www.dna.fr/faits-divers/2014/12/21/presume-islamiste-a-l-assaut-d-un-commissariat