37 – TOURS : Une nuit, dans les pas de la police municipale

A notre arrivée, la place est nette. Aux alentours, des sifflets et quelques insultes accompagnent la voiture de police municipale dans laquelle nous nous trouvons avec les brigadiers-chefs principaux Anthony Choinière et Didier Dufour. Et l’esprit Charlie, alors ? « C’était il y a longtemps ! », constatent, fatalistes, les deux policiers.

Comme chaque nuit de l’année, les patrouilles de policiers municipaux sillonnent la ville. Problèmes de stationnement, déclenchement d’alarmes dans les bâtiments municipaux ⁽¹⁾, contrôles routiers, tapage nocturne, non-respect des fermetures de bars, appels de détresse, violences… les missions sont diverses.
« On nous a déjà appelés pour une fuite d’eau au 5^e étage d’un immeuble. Nous ne sommes pas plombiers, mais on avait trouvé une solution ! », se souvient le brigadier-chef principal Didier Dufour, le plus ancien de la brigade de nuit. Autant d’interventions qui répondent à une urgence à travers toute la ville.
« Nous ne sommes pas la police du Vieux-Tours », explique le brigadier-chef principal Choinière, responsable de la brigade. Le deux tons enclenché, notre voiture traverse la ville à vive allure : il faut rejoindre la guinguette au plus vite. Au volant, le brigadier-chef principal Dufour fait preuve d’une grande maîtrise. L’expérience et le sang-froid, indispensables, sont à l’œuvre.

«  Il ne faut rien négliger  »

La tournée se poursuit par une assistance au contrôle routier, avec la police nationale (lire ci-dessous). L’autre patrouille s’est rendue sur une alerte au déclenchement d’alarme, l’une de ses missions principales cette nuit-là. Nous nous croiserons plus tard dans le Vieux-Tours. Dans les petites rues étroites, les policiers sont aux aguets.« Nous avons un rôle préventif. On privilégie le dialogue », insiste Anthony Choinière. Exemple encore avec ce cycliste croisé vers 23 h 45 sans lumière et évoluant dans une rue en sens interdit. Le brigadier-chef principal Dufour fait la leçon au contrevenant qui promet de s’équiper.
Douceur sur la ville. Les acteurs du « monde de la nuit » sont en place.
Une fois ce jeune consommateur de stupéfiants amené au commissariat, il sera temps pour la patrouille de rentrer place des Turones. Le temps d’une pause et de rédiger des rapports qui seront transmis au commissariat ⁽²⁾. La nuit n’est pas terminée. Vers 1 h, le binôme accompagné de Diablo reprendra la route. Toujours en alerte jusqu’à l’aube.

(1) La police municipale a la charge de la surveillance de 200 bâtiments communaux. En cas de déclenchement d’alarme, elle se déplace pour effectuer une levée de doute. (2) Depuis un peu plus d’un an, les policiers municipaux sont équipés d’un appareil leur permettant d’établir des procès-verbaux électroniques. « Cela a permis d’optimiser notre temps de présence sur la voie publique », explique le responsable de la brigade. Chaque année, la brigade de surveillance générale de nuit comptabilise entre 1.500 et 2.000 interventions.