41 coups de couteau : épilogue d’une nuit alcoolisée
En juillet 2016, une femme a tué de 41 coups de couteau un homme qui l’aurait agressé, chez elle quartier de La Roseraie, à Toulouse. La reconstitution du crime a eu lieu mardi soir.
Une dérive entre alcool et médicaments, longue et certaine. Le 4 juillet 2016, elle s’est terminée dans les cris, les hurlements et un bain de sang au cœur d’une belle maison du quartier de La Roseraie, à Toulouse. Isabelle, 36 ans aujourd’hui, a tué Jean-Paul Garcia. Le légiste a compté 41 coups de couteau sur la victime, un homme de 50 ans. «Un effroyable acharnement», reproche Me Georges Catala, avocat de cet homme. L’auteur des coups fatals, visages tuméfiés, tendons de la main sectionnés, a terminé sa soirée à l’hôpital. Opérée, soignée, elle a ensuite été placée en garde à vue puis mise en examen pour «homicide volontaire» et incarcérée.
Que s’est-il passé ce jour-là ? La femme mise en cause évoque la rencontre d’un homme qu’elle connaissait dans l’après-midi. Un premier verre «en ville» et la soirée s’est poursuivi à La Roseraie, entre verres de Vodka et comprimés de benzodiazépines… À 18 h 24, Madame, voix pâteuse, a alerté la police. Elle demandait de l’aide, craignait pour sa sécurité. «Sur la bande d’enregistrement, on entend l’homme vociférer», prévient Me Alexandre Martin, avocat de l’accusée avec Me Malika Chmani.
Seulement la police ne s’est pas déplacée et l’homme ne se serait pas calmé. Autour de 20 heures, la confrontation entre les deux a viré au drame. L’homme aurait agressé la femme. C’est en tout cas ce qu’elle maintient depuis le début de l’instruction. Violences réciproques, et, au final, de multiples coups de couteau. Après avoir déplacé le corps, recommandé une bouteille de vodka (!), prévenu différents amis, et même envoyé des photos du corps à l’un d’eux pour le convaincre, ce dernier a finalement alerté la police qui a découvert les conséquences de la confrontation. Il était 2 heures.
Mardi soir, la juge d’instruction Ethel Blans a procédé à la reconstitution du drame en présence de l’accusée, des enquêteurs, du légiste et du procureur Francis Boyer. «La reconstitution a confirmé ce que cette femme raconte depuis le début, estime Me Martin. Elle a été agressée et s’est défendue.»
L’avocat ne se risque pas sur la légitime défense mais parle de «gestes de défense». Une vision pas vraiment partagée par Me Catala qui s’interroge notamment sur le rôle des deux gros chiens. «On retrouve leurs traces sur la scène de crime et ils n’auraient pas protégé leur maîtresse ? Comment cette femme a pu être agressée sans qu’ils réagissent…» L’avocat en profite pour souligner le passé «sans tache» de la victime, ce qui ne serait pas le cas de la femme mise en examen. L’instruction devrait être rapidement clôturée avec un renvoi devant la cour d’assises.