La police municipale était, selon la formule de l’adjoint à la sécurité Benoit Digeon, « la main du maire ». D’ici 2017, elle sera devenue son bras armé. Onze policiers municipaux, sur la trentaine d’agents du service, vont être formés au maniement des armes à feu et équipés de revolvers .38 Special.
Une décision qui a de quoi surprendre, si l’on se rappelle la position ferme de la municipalité sur la question. « On a fini par céder », concède Benoit Digeon, premier adjoint du maire Jean-Pierre Door (LR). La demande émane directement des agents montargois, qui voulaient se sentir sécurisés. Une volonté « unanime » dans le service, précise le nouveau chef Stéphane Cogordan. Chaque semaine, la municipale effectue trois à quatre missions coordonnées avec les policiers nationaux.
Le contexte national a pesé dans la balanceAlors que le procès des meurtriers présumés d’Aurélie Fouquet, policière municipale tuée en service en 2010, vient de s’ouvrir à Paris, que l’exécution de Clarissa Jean-Philippe par Amedy Coulibaly à Montrouge est encore dans tous les esprits, il semblerait que le contexte national ait joué un rôle décisif dans le revirement de la mairie.
La pression des syndicats a-t-elle pesé ? Au mois d’octobre 2015, le Syndicat de défense des policiers municipaux, le Syndicat national de la sécurité publique et enfin l’Union syndicale professionnelle des policiers municipaux avaient fustigé le refus de l’adjoint à la sécurité d’armer sa police. La mairie a changé son fusil d’épaule mais Jean-Pierre Door et Benoit Digeon ne sont toujours pas favorables à cette solution.
Si la décision a été prise à contrecœur, elle ne le sera pas par-dessus la jambe : les agents montargois suivront quinze jours de formation (dont une partie juridique de trois jours et le reste consacré au maniement et au tir). Un apprentissage similaire à celui des policiers nationaux, assure Stéphane Cogordan.
Les armes, issues de la police nationale, seront prêtées par l’État et viendront compléter l’arsenal de l’équipe montargoise : tonfas, matraques télescopiques et flash-ball. Elles seront avant tout, de l’avis général, un moyen de dissuasion. « Je leur souhaite de ne jamais avoir à s’en servir », glisse Benoit Digeon.
La mesure, prise par arrêté du maire, devrait être discutée lors d’un prochain conseil municipal.
Jean-Baptiste Dos Ramos