55 – BAR-LE-DUC : LA POLICE MUNICIPALE VA ÊTRE ÉQUIPÉE D’ARMES À FEU

Il ne le cache pas, le projet de doter d’armes à feu (catégorie B-1, type revolver) les policiers municipaux a suscité un débat au sein de la majorité, avant que le rapport concernant les moyens financiers nécessaires pour ne vienne, ce jeudi soir, à être voté en conseil municipal. Adjoint au maire en charge de la sécurité publique, Alain Hauet ne semblait pas faire partie des plus farouches convaincus. « Si c’est pour gérer la sortie des écoles en journée, je n’en vois pas l’utilité. »

Il convient que si la ville de Bar-le-Duc n’est pas confrontée à de la grande délinquance, « il y en a tout de même et il faut, en face, avoir les moyens de lutter contre ». Si l’élu barisien a pu évoluer sur la question, c’est qu’aujourd’hui « ça ne me paraît pas anormal si on considère les nouvelles tâches qui vont leur être affectées ». En effet, dans le cadre de la coopération entre la police municipale et la police nationale, confirmée noir sur blanc par la signature d’une convention entre la municipalité et l’État il y a trois mois, la première va être amenée à effectuer des rondes de nuit ou en soirée, à patrouiller à la sortie d’endroits fréquentés tels que discothèques, restaurants ou cinéma. L’armement doit avoir un effet dissuasif.

Il est certain que dans le contexte actuel, la mesure se trouve mieux comprise et acceptée. Les attaques terroristes de l’année passée ont poussé la mairie, garante de l’ordre public, à revoir son point de vue. Si elle penchait pour simplement équiper de tonfa ses agents à l’automne 2014, « après les attentas de janvier (2015), il était nécessaire de mieux les protéger, d’abord en leur imposant le gilet pare-balles, puis en leur donnant une arme de défense, bâton télescopique et spray anti-agression ». Ceux de novembre dernier ont poussé la mairie à opter pour des armes à feu, la préfecture ayant fait savoir qu’il en avait à disposition.

« Tout est cadré, et c’est tant mieux »

Les premiers concernés, les policiers, ont été consultés, et il a été tenu compte de leur avis. « On ne pouvait pas les contraindre, c’était nécessaire d’avoir leur accord », précise Alain Hauet. Qui met en exergue que tous vont bénéficier d’une formation préalable, puis d’une formation continue ; qu’ils subiront aussi un test psychologique afin de valider leur aptitude au port d’une arme. « Elles seront conservées dans un endroit sécurisé », ajoute-t-il. « Tout est cadré, et c’est tant mieux. »

Prévenant d’éventuelles réticences, il souligne que « c’est un système dissuasif, pour une utilisation en cas de légitime défense ».

La décision prise, il s’agit de patienter environ six mois pour qu’elle se concrétise, le temps d’obtenir les réponses administratives nécessaires et de procéder aux formations obligatoires.

François-Xavier GRIMAUD