60 – A Chantilly, la police municipale a « des yeux et des oreilles partout »
Être policier municipal, c’est aussi ça. Jeudi, en début d’après-midi, Laurent et Steve* commencent leur service par une « opération funéraire ». Les deux agents de Chantilly doivent vérifier l’identité d’un défunt avant le transfert du corps vers un crématorium des environs. « Notre travail, c’est beaucoup de petites missions qui s’enchaînent », résume l’équipage à qui a été remise, comme chaque jour, une feuille de route, le bulletin de service. « Il y a ce qui relève du prévisible mais aussi l’événementiel, qui est évidemment prioritaire. Un accident de la route par exemple », souligne Patrick Carbonaro, le chef de service à la tête de 12 policiers armés (dont un maître-chien) et de 3 agents de surveillance de la voie publique (ASVP).
Dans leur véhicule, Laurent et Steve sont appelés pour des stationnements gênants ou des objets trouvés. Les rues de Chantilly sont calmes en ce milieu d’été. Chargée d’assurer la sécurité et la tranquillité publique, la police municipale porte une attention particulière aux habitations désertées durant les congés. Une quarantaine sont surveillées dans le cadre de l’opération « Tranquillité vacances », un service gratuit qui a fait ses preuves localement puisqu’aucun des logements référencés n’a jamais été la cible de cambriolage depuis sa mise en place.
« Il y a en général peu de cambriolages dans la commune, où l’on est confronté essentiellement à de la petite délinquance : vols de véhicules, vols à l’arraché, par ruse ou du petit trafic », résume Yvon Le Norcy, adjoint au maire chargé de la sécurité. La ville y consacre plus de 700 000 € de budget. Elle a aussi investi dans un important dispositif de vidéoprotection, avec 34 caméras réparties sur son territoire. Sur leur tablette numérique, Laurent et Steve peuvent consulter les images en temps réel.Plus que jamais, grâce à la technologie, ils ont « des yeux et des oreilles partout », de manière à alerter la gendarmerie si nécessaire. « Nous devons être visibles et bien informés. Notre rôle est de repérer les situations inhabituelles », explique Patrick Carbonaro. Cela passe par un travail de « proximité », insistent ses agents. Avec la population : « On ne connaît pas les 11 000 Cantiliens mais on voit souvent les mêmes têtes », sourit Steve. Et les commerçants, eux-mêmes rassemblés en « Commerçants vigilants » : « Ils savent beaucoup de choses », relève Laurent.
De passage dans la rue du Connétable, en plein centre-ville, le binôme échange quelques minutes avec Stéphane Vannier, opticien. Il est abonné au dispositif « bip alerte ». Un bouton dans l’arrière-boutique lui permet de prévenir la police en cas de problème. « C’est efficace et rassurant », insiste-t-il. Un détour par le quartier du Bois Saint-Denis, où des vols à la roulotte à répétition ont été commis dernièrement, puis le binôme se dirige vers la cité Verdun. Dans ce grand ensemble HLM, les patrouilles ont été renforcées il y a quelques mois « face à un sentiment d’insécurité » grandissant. « Il y a eu des vols de véhicules, des dégradations et des troubles à l’ordre public, indiquent les policiers. Mais le calme est revenu depuis. »
*Les prénoms ont été changés.