64 – Faut-il armer la police municipale en Béarn ?
Après les attentats de Paris, le débat rebondit. En Béarn aussi. Faut-il, ou pas, armer les quelque 20 000 policiers municipaux de France qui ont vu l’une des leurs, Clarissa Jean-Philippe, abattue à Montrouge par le terroriste Amedy Coulibaly ?
Poser cette question, c’est aussi ouvrir un débat très clivant. Dans notre région, comme au plan national, pro et anti pèsent à peu près d’un poids égal. Seuls décisionnaires depuis l’arrêté pris il y a moins d’un an, la poignée de maires béarnais qui disposent d’un service de police municipale ont tous réfléchi à ce sujet brûlant. Parfois bien avant les terribles événements survenus dans la capitale, comme en témoigne par exemple le Salisien Claude Serres-Cousiné.
« Mais il faut aussi dépassionner le débat, ne pas se précipiter dans le contexte actuel », propose Nicolas Patriarche, le premier magistrat de Lons, où une pétition circulait il y a quelques jours. Son homologue de Jurançon, Michel Bernos, est, lui, franchement « favorable » au port d’armes pour ses policiers municipaux. Une situation qui est d’ailleurs déjà actée dans cette cité, tout comme à Lescar « depuis plus de 20 ans ». Pour les autres principales villes du Béarn (1), si l’Orthézien Yves Darrigrand s’y refuse catégoriquement, on relève que les 16 policiers palois ne sont pas armés non plus.
Armer a un prix
Outre l’importance que revêt une telle décision, le fait de doter d’armes à feu les policiers municipaux a par ailleurs un coût et engendre aussi des obligations très précises. On parle là d’environ 1 000 € par arme, une somme qu’il faut également multiplier par trois en ajoutant le prix des sessions obligatoires de formation.
Nouveau président des maires de France, François Baroin a d’ailleurs prévu de s’entretenir sur cet aspect avec Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, pas plus tard que ce vendredi. Une rencontre qui ne doit rien au hasard, pile deux semaines après l’attentat à « Charlie Hebdo ».
(1) Oloron n’a pas de police municipale.
À lire aussi : Armer la police municipal : l’avis des maires béarnais.
► La décision revient aux maires
La décision d’armer la police municipale, et aussi de la doter de gilets pare-balles, appartient aux seuls maires depuis un arrêté pris en mai 2014. Ce choix doit toutefois être appuyé par une autorisation du préfet. Quand il adresse sa demande aux services de l’Etat, l’élu doit préciser les missions et les conditions dans lesquelles s’exercent celles-ci pour les agents municipaux. Par ailleurs, l’autorisation d’un port d’arme ne peut être délivrée qu’aux personnels ayant suivi une formation attestée par le Centre national de la fonction publique territoriale. Les agents doivent aussi suivre un entraînement régulier.
Par G-C
source : http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2015/01/21/des-armes-pour-la-police-municipale,1229322.php