80 – Abbeville Les policiers municipaux armés de taser

Les récents événements l’ont démontré et confirmé : les poli-ciers municipaux sont exposés au même danger que leurs collègues nationaux lors d’interventions délicates.

Après un débat au sein du conseil municipal, le maire Nicolas Dumont a donc décidé d’équiper sa police municipale de taser. Une arme électrique non létale qui se veut très dissuasive.

Certains Abbevillois l’auront déjà remarqué, les agents de la P.M. d’Abbeville portent à leur ceinturon une arme de couleur jaune vif. Une couleur se voulant volontairement voyante de loin.

Un équipement et une avancée dont se félicite le chef de la police municipale Luc Hénot qui précise : « l’électricité fait peur… ».

Luc Hénot expliquant : « nous sommes équipes de trois tasers, chaque équipe doit être équipée d’au moins un taser. L’agent va sur le terrain avec l’arme chargée et une cartouche supplémentaire. Nous avons tous un arrêté de port d’arme catégorie B6 et tous les agents ont suivi une formation de cinq jours. Deux jours sur la théorie et l’aspect juridique, trois jours sur la pratique avec des mises en situation. »

Bien entendu « le taser ne sera utilisé qu’en cas de légitime défense »rappelle le chef de la P.M. « Quand on sort, on doit être au minimum deux pour que le second agent retienne la personne neutralisée et lui éviter une mauvaise chute. Nous avons eu aussi une formation pour s’occuper de la personne neutralisée et se préoccuper de son état de santé. »

Techniquement, le taser que possèdent les policiers municipaux abbevillois est équipé d’une visée laser et d’une lampe torche que les agents peuvent (dé) sélectionner.

Quand l’agent appuie sur la détente, deux petits harpons sont envoyés sur l’individu menaçant. Ce dernier reçoit une décharge électrique qui bloque le système nerveux et occasionne une paralysie temporaire des muscles.

L’autre atout de ce pistolet se trouve dans la crosse : « nos tasers sont équipés d’une caméra qui se déclenche dès que l’arme est mise en route. La caméra enregistre tout ainsi que le son, ce qui permet une parfaite traçabilité en cas de litige »explique Luc Hénot qui assure : « on se sent plus en sécurité avec cette arme car elle permet de tenir à distance des individus menaçants, c’est une solution alternative. »

Pour Luc Hénot dont les agents viennent parfois en renfort de la police nationale sur certaines interventions comme lors des reconstitutions dans les quartiers Bouleaux-Platanes et Soleil-Levant : « être équipés d’un taser, c’est une avancée importante. Une protection supplémentaire. Quand on se rappelle la policière municipale tuée à Montrouge par Amedy Coulibaly et plus récemment l’agression des policiers municipaux à Amiens, nous ne sommes pas à l’abri d’un danger de mort. Pour certains, l’important c’est l’uniforme. Ils ne regardent pas si c’est marqué municipale ou nationale… »

Une grande satisfaction donc pour la police municipale abbevilloise. La prochaine étape serait l’équipement d’arme létale cette fois dont Luc Hénot serait favorable.

Une décision qui ne découlerait que d’une volonté politique, seul le maire avec l’aval du conseil municipal peut décider d’armer la police municipale.

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Plus d’informations dans notre édition du mercredi 16 mars et à lire en ligne.