92 – Puteaux: Un nouveau gadget policier fait grincer des dents l’opposition
SECURITE La ville des Hauts-de-Seine, déjà connue pour son grand nombre de caméras de vidéosurveillance, teste en ce moment un nouveau véhicule de police digne de Robocop…
« Impressionnant et visible de loin ! » Voilà comment Iris France présente son dernier véhicule électrique : l’Iris Viséo.
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L’Iris Viséo, au design très futuriste, a pour particularité de se transformer en roulant et de permettre au conducteur de s’élever jusqu’à 3,5 mètres de haut. De quoi taper dans l’œil de Joëlle Ceccaldi-Raynaud, la maire de Puteaux ?
Le véhicule est en tout cas en ce moment en test au sein de la police municipale de la ville des Hauts-de-Seine. Et dans l’opposition, ça grince des dents. « Déjà parce que Joëlle Ceccaldi-Raynaud n’a jamais cru bon d’avertir le conseil municipal, regrette Francis Poezevara, conseiller municipal PS de Puteaux. Pourtant, début mars, nous avions eu la présentation des orientations budgétaires de la ville, au cours de laquelle la maire avait abordé ces projets en termes de sécurité. »
Francis Poézévara comme Christophe Grébert, lui aussi conseiller municipal d’opposition, craignent que ce test débouche sur l’achat du véhicule, de l’ordre de 45.000 euros, sans que la maire de Puteaux ne soumette cette décision au vote de son conseil municipal. « Dès qu’un gadget policier sort, Joëlle Ceccaldi-Raynaud veut l’acheter », notent les deux élus.
Déjà de drôles postes annexes mobiles…
Christophe Grébert prend l’exemple des segway qu’utilise la police municipale putéolienne depuis plusieurs années. « Là encore, au départ, il n’était question que de les tester. Finalement, la municipalité en avait fait l’acquisition. Mais dans une ville en pente comme Puteaux, le véhicule n’est pas forcément très bien adapté. »
Francis Poézévara cite aussi avec lesdeux Postes annexes mobiles dont Puteaux a aussi fait l’acquisition ces dernières années. Officiellement, ces deux fourgons de police servent comme des relais du poste de police du centre-ville que l’on peut déplacer et orienter dans les différents quartiers de la ville en fonction des besoins. Ils permettent d’enregistrer plus facilement les plaintes d’habitants mais aussi dissuader des actes de délinquance. « Mais ces véhicules sont blindés avec fenêtres grillagées et pare-buffles et il y a même un écran plat à l’intérieur, s’insurge Francis Poézévara. On dirait plus un véhicule anti-émeute. On n’est pourtant qu’à Puteaux, où la plus grande manifestation est l’inauguration des décorations de Noël. Et jamais rien de grave ne s’y passe. »
Pour surveiller les grandes manifestations
Dans ce contexte, le test de l’Iris Viséo intrigue tout autant l’opposition putéolienne. Le véhicule est présenté par son constructeur comme particulièrement adaptée pour la surveillance de grande manifestation. « L’Iris Viséo permet de voir des collègues en difficulté et de diriger les renforts nécessaires. Il peut également servir de poste de commandement avancé. »
Joint par 20 Minutes, Aurélien Mallet, directeur de cabinet de la maire de Puteaux, balaie de la main ce qu’il ne considère que comme une polémique. « Une réunion des adjoints à la sécurité de plusieurs villes des Hauts-de-Seine doit se tenir dans quinze jours à Puteaux, explique-t-il. Iris Viséo nous a mis à disposition son véhicule pour qu’on puisse le montrer aux élus. »
« Aucune intention de l’acheter »
Selon une étude de la Gazette des Communes, la municipalité comptait aussi, en 2014, 52 agents, soit un ratio de 1,17 agent pour 1.000 habitants. Un chiffre au-dessus de la moyenne nationale.
Selon Aurélien Mallet, la mairie de Puteaux n’aurait aucune intention d’acheter ce véhicule futuriste. « C’est effectivement un outil antiémeute et il n’y en a pas à Puteaux. » Mais sait-on jamais. « Il n’y a aucune limite à la sécurité des Putéoliens », assure ainsi Joëlle Ceccaldi-Raynaud sur son compte Twitter. Sa commune, qui compte 43.891 habitants, dispose d’un parc de 400 caméras de vidéosurveillance.