Les gardes urbains ont disparu, place aux policiers municipaux. Promesse de campagne 2 014 de l’équipe de Stéphane Gatignon (ex EELV, désormais UDE), Sevran se dote d’une police municipale. A vrai dire, il y avait déjà trois agents dans la ville, mais à moins de cinq, impossible de constituer une vraie police. Et pendant longtemps, Sevran n’en a pas voulu, préférant la carte « gardes urbains », pas vraiment policiers municipaux et sans perspectives de carrière.
Mardi soir, la majorité a fait voter la création d’une police municipale, au sein de la « réforme du pôle tranquillité publique ». « C’est une évolution pragmatique », a expliqué Nathalie Bayon, l’adjointe en charge de la tranquillité publique, lors d’un long débat municipal, comme toujours à Sevran. Car ici, peu importe si l’heure tourne et qu’il reste 55 Points à l’ordre du jour, on ne coupe pas le micro et on redonne la parole à qui la redemande. Pas moins de dix-huit interventions, les uns répondant aux autres, pendant plus de deux heures pour aboutir à un vote auquel n’a pas pris part l’opposition. Pour le groupe « Sevran solidaire et citoyen » conduit par Clémentine Autain (FG), cette décision « masque notamment un désengagement de l’Etat » et « va créer de la déception ». Pour les deux élus de droite, dont Philippe Geffroy, « les moyens ne sont pas là », « la population va vous attendre au tournant ! ».
« En dix ans, on a évolué sur le sujet »La vraie nouveauté vient sans doute du vote unanime au sein de la majorité, sur un sujet, qui, comme le Vert Jean-François Baillon l’a rappelé, « ne fait pas partie des items de la gauche ». « En dix ans, on a évolué sur le sujet et exigé d’avoir les mêmes moyens que sur les autres villes » a conclu Stéphane Blanchet, 1er adjoint qui présidait la séance, en l’absence de Stéphane Gatignon retenu pour des raisons personnelles.
Les policiers municipaux ne remplaceront pas les policiers nationaux manquants. Pour autant, leur mission est d’assurer un peu mieux la tranquillité dans cette ville de 50 000 habitants. « Mettez-nous en sécurité » a imploré une élue de la majorité, qui a avoué avoir « peur pour ses enfants ». Sevran demande toujours la création d’une police territorialisée qui permet une mise en commun des moyens entre les villes.
Une dizaine de fonctionnaires sans arme à feuLes gardes urbains de Sevran deviennent des agents de surveillance de voie publique (ASVP) et ont la possibilité de devenir policiers municipaux, après avoir été formés. D’ici 2017, ils devraient être une dizaine d’agents, répartis en deux brigades qui patrouilleront de 8 heures à 19 heures, du mardi au samedi. L’idée est d’augmenter ensuite l’effectif pour couvrir les sept jours de semaine. Ils ne seront pas équipés d’arme à feu. Ventes à la sauvette, stationnement sauvage, excès de vitesse… Leurs pouvoirs sont étendus par rapport aux gardes urbains. Les policiers municipaux font partie du pôle tranquillité publique, qui accueillera aussi un coordonnateur, dont la mission sera de coordonner les politiques de préventions, en lien avec les bailleurs, la police nationale… La création de la police municipale se fait sans augmentation d’impôts.
C.S.
leparisien.fr