95 – Le maire d’Herblay pourra doter sa police municipale d’armes à feu

Le préfet a dit oui aux armes à feu. Yannick Blanc vient d’autoriser la Ville d’Herblay à armer sa police municipale.

Fin décembre, Philippe Rouleau, maire (Lr) d’Herblay, vice-président de la communauté d’ag- glomération du Val Parisis et vice-président du Conseil départemental du Val-d’Oise, avait obtenu l’accord du préfet pour les Taser ©, les pistolets à impulsion électrique.

Dans la foulée, l’élu faisait la demande pour des armes à feu. Un nouvel avenant à la convention de coordination police nationale-police municipale, devra donc être avalisé lors du prochain conseil municipal, en avril.

Philippe Rouleau n’est pas le seul maire à vouloir armer sa police municipale, créée en 2001 par son prédécesseur. Au lendemain des attentats de janvier 2015, qui ont vu le meurtre d’une policière municipale, Clarissa Jean-Philippe, puis après les attentats du 13 novembre, de nombreux maires ont choisi d’armer leurs policiers municipaux.

«Ce sont des cibles particulièrement exposées, comme tous ceux qui portent un uniforme», estime Philippe Rouleau. Selon l’élu, il y a clairement une «différence de comportement» lorsqu’un individu menaçant ou dangereux fait face à un policier armé : «L’individu recule. Le rapport de force n’est pas le même. L’arme est un facteur de dissuasion», assure le maire.

5 revolvers et 5 Taser©

Après avoir eu l’autorisation pour cinq Taser©, la municipalité a eu aussi l’autorisation pour cinq revolvers, de type Manurhin 9mm.

La ville espère pouvoir profiter de la proposition faite par le président de la République, au lendemain des attentats de novembre, de mettre à disposition des policiers municipaux, un stock gratuit de 4000 revolvers inutilisés par la police nationale (qui équipe désormais ses agents de pistolets automatiques).

Sinon, le Manurhin coûte entre 600 et 700 euros. Avant d’avoir le permis de port d’arme, les quatorzepoliciers municipaux devront aller en formation.

«Tous sont volontaires, dit-on en mairie. Comme cette formation est très demandée en ce moment, il faudra attendre plusieurs mois». Chaque agent devra fournir un certificat médical, datant de moins de 15 jours, attestant que son état de santé physique et psychique n’est pas incompatible avec le port d’une arme et d’une attestation que l’agent a suivi avec succès la formation de 45 heures, délivrée par le Cnfpt (centre national de la fonction publique territoriale) avec le concours de moniteurs policiers municipaux formés par la police ou la gendarmerie nationale (pour le Taser©, la formation est de 18 heures).

Formation de 45h

Chaque agent ayant le permis de port d’arme devra s’entraîner lors de deux séances de tir par an et au moins 50 cartouches tirées. Tout manquement et/ou défaut d’assiduité est sanctionné par une décision provisoire de suspension ou retrait du permis de port d’arme. Cela peut aussi être le cas si un agent manifeste un problème d’aptitude, physique ou psychique, lors d’une séance d’entraînement.

La municipalité espère que les agents seront dotés des Taser© cet été. Quant aux armes à feu, ils pourraient n’être équipés «qu’en fin d’année», selon la mairie.

Daniel Chollet