Emmanuel Macron a reçu, le jeudi 21 décembre, les représentants des cultes catholique, protestant, orthodoxe, musulman, juif et bouddhiste. Il aurait, selon le témoignage de participants, dénoncé le risque d’une « radicalisation de la laïcité ». Évoquait-il la transformation de la laïcité en religion d’État ? Ou, plutôt, sous prétexte de traiter pareillement toutes les religions, recommandait-il de soutenir la liberté de l’islam, actuellement au centre des débats ?
Il semblerait bien que cette seconde hypothèse dût être retenue, si l’on se réfère à ses déclarations antérieures. Jeudi, à l’Élysée, il a souligné que « la République est laïque », mais « non la société », ce qui paraît une évidence. En septembre 2016, il avait déclaré, dans un entretien au journal Challenges, que « la laïcité à la française est une liberté avant d’être un interdit », ce que personne ne conteste. Ces propos ne font que confirmer la loi de 1905.
Mais Macron vise aussi tous ceux qui défendent « une vision revancharde de la laïcité », c’est-à-dire des personnalités de gauche comme Manuel Valls, Élisabeth Badinter ou Caroline Fourest. Il critique l’attitude qui « conteste que la religion puisse s’intégrer dans la vie républicaine » et qui « pose des interdits à l’encontre d’une religion en particulier ». Même s’il ne prononce pas son nom, c’est de la religion musulmane qu’il s’agit.
La porte-parole des Républicains, Lydia Guirous, ne s’y est pas trompée, qui réagit dans un communiqué : em> »On attendait du président de la République des propositions pour endiguer le communautarisme islamique et son prosélytisme dévastateur chez les jeunes : rien. » Elle ne fait que constater une évidence : si la République a des problèmes avec une religion, ce n’est ni avec les chrétiens ni les juifs ni les bouddhistes : c’est avec une partie des musulmans qui ne reconnaissent pas la priorité de la loi publique sur la loi divine.
Éluder cette réalité, c’est une faute morale et politique. Pour des raisons électorales ou parce que cela correspond à sa vision d’une société mondialiste et multiculturelle, Emmanuel Macron feint de vouloir mettre toutes les religions sur un pied d’égalité, alors qu’une seule peut se montrer rebelle à la notion de laïcité. Faire ce constat, c’est mettre en garde contre le caractère expansionniste d’une certaine conception de l’islam.
Contre cette perversion de la religion musulmane, les autorités politiques ne sont sévères qu’en paroles. Quelques mosquées sont fermées pour être de nouveau ouvertes au bout de quelques semaines. En revanche, on s’oppose aux crèches ou aux symboles de la religion chrétienne qui, qu’on soit ou non croyant, restent le patrimoine commun des Français. Il est vrai qu’il est de bon ton de faire commencer l’Histoire de France à la Révolution de 1789, qui s’attaqua violemment à toutes les manifestations visibles du christianisme.
Emmanuel Macron, qui n’a pas l’excuse de l’ignorance, prend objectivement la défense d’une religion dont les dérives sont manifestes. Il nuit ainsi à l’ensemble des Français qui se reconnaissent dans une tradition judéo-chrétienne sur laquelle la France s’est construite. Il désavoue aussi les musulmans clairvoyants qui, de plus en plus nombreux, dénoncent les dangers d’un islamisme intégriste qui mène au fanatisme. Pire ! Par ses déclarations sur le colonialisme, au lieu de renforcer l’unité et la concorde, il entretient les divisions et les ressentiments.
Il fait penser à ces dames patronnesses, débordant de bonne conscience, qui se précipitent pour venir en aide aux immigrés, quand ils sont de confession musulmane, et s’en désintéressent s’ils ont le malheur d’être chrétiens.