Le coup de gueule d’une éleveuse après les attaques meurtrières de son troupeau par des chiens
Ras-le-bol et tristesse. Voilà ce qui au final ressort de deux ans passés à exercer un métier pourtant issu d’une vraie passion. Aujourd’hui pourtant, Claire-Lise Faggion, éleveuse à Bouloc, aurait bien envie de tout plaquer. Et notamment la porte de sa ferme où l’année se termine, une fois de plus, sur une note très sombre. Pour la quatrième fois en douze mois, et à deux jours de Noël, plusieurs brebis ont été attaquées par des chiens. L’une est morte, une autre ne devrait pas survivre et sept au total ont été grièvement blessées. Le spectacle est affligeant. Les bêtes debout peinent à se déplacer. Elles reçoivent des soins mais sont fragilisées et la prochaine agression, aussi infime soit-elle, pourrait leur être fatale.
Colère et angoisse
Claire-Lise Faggion est à bout. Elle a déposé une énième plainte en gendarmerie pour tenter de faire stopper ce phénomène qui semble malheureusement s’enraciner. «En montagne il y a des loups et des ours, nous, nous avons des chiens et ce serait presque pire ! Ils jouent avec les brebis, les serrent à la gorge, les font saigner, leur courent après et leur brisent les membres. C’est l’angoisse permanente. Les clôtures ne suffisent plus à les arrêter. Il faut vraiment que ces gens attachent ou parquent leurs chiens ! Je sais de quel animal il s’agit mais je ne peux cependant en apporter la preuve.»
Attaques croissantes
Depuis son installation en 2015 les attaques n’ont, selon elle, «cessé d’augmenter». «Depuis janvier, mon troupeau a subi quatre attaques, toujours dans le même secteur. Je n’ose plus y mettre mes brebis à paître alors que ce champ représente la moitié de la superficie de l’exploitation», précise-t-elle. Pour elle, «les attaques proviennent, non pas comme avant, de chiens errants, mais de chiens appartenant à des particuliers. Certes, les assurances remboursent les agneaux morts mais ne tiennent compte ni des blessures ni de l’impact psychologique sur le troupeau et encore moins du temps passé à chercher, à soigner et à gérer des procédures. Pour une seule attaque j’ai passé deux jours à parcourir mon champ, à suturer les blessées, à remplir les papiers… Ce fut un réveillon de noël remarquable!». L’éleveuse apprécie que «la police municipale renforce ses rondes pour repérer les chiens qui errent. Elle verbalise. Les mairies font aussi des efforts. Mais ça recommence tout de même», dit-elle. Impuissante, Claire-Lise Faggion compte cependant beaucoup sur ces répressions pour faire stopper ces attaques. Motivée pour développer l’élevage en zone périurbaine, ce qui, il est vrai, peut être source d’équilibre dans un environnement très bâti, elle avoue tristement avoir des doutes quant à l’avenir. Ce qui aurait dû être un vrai plaisir s’est bel et bien transformé en calvaire.
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