Le maire de Frontignan écrit à Emmanuel Macron pour accueillir la Police de Sécurité au Quotidien
Par Guillaume Roulland, France Bleu Hérault
Près de quinze ans après la suppression de la police de proximité par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, Emmanuel Macron a annoncé en 2017 la création de la police de sécurité du quotidien. Frontignan saisit la balle au bond. Le maire, Pierre Bouldoire, vient d’écrire au chef de l’état.
34110 Frontignan, France
La ville de Frontignan est officiellement candidate pour accueillir la nouvelle police de sécurité du quotidien. C’est celle qu’on appelait auparavant la police de proximité, et qu’Emmanuel Macron souhaite faire renaître 15 ans après sa suppression par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur.
Pierre Bouldoire, maire socialiste de Frontignan, a donc décidé de saisir l’opportunité. Il a écrit au chef de l’état pour lui proposer que sa ville accueille une expérimentation de cette future police, dont on ignore encore un peu les contours.
La commune de Frontignan dépend du commissariat de police de Sète. Elle dispose d’un petit bureau de police, mais dont les moyens restent insuffisants pour une cité de 22.000 habitants.
Elle souhaiterait donc avoir plus de policiers à sa disposition. Car dans l’ensemble, ses habitants ont l’impression que beaucoup d’incivilités ou de petits délits leur pourrissent le quotidien.
Un partenariat entre l’état et les communes
Avec 21 policiers municipaux désormais à plein temps, soit deux fois plus qu’il y a dix ans, la ville a fait un gros effort en matière de sécurité.
Le bureau de la police nationale de Frontignan lui, n’est ouvert qu’à des horaires très précis, et uniquement la semaine.
Pour compenser, Pierre Bouldoire a donc fait partie des premiers maires à armer sa police municipale.
Mais le maire de Frontignan considère que rien ne peut se faire correctement sans collaboration entre l’état et les collectivités locales.
Comme partout, un sentiment d’insécurité…
La ville de Frontignan est loin d’exploser les statistiques de la délinquance. Mais çà n’est sans doute pas un hasard si le Front National y a réalisé de très gros scores lors des dernières élections.
Comme dans beaucoup d’autres communes de France, les habitants ont le sentiment que leur cité n’est pas non plus épargnée par une multitude d’incivilités et d’actes de petite délinquance.
« Une nuit, j’ai appelé la police pour qu’elle intervienne sur une bagarre entre jeunes au pied de chez moi. Ils sont arrivés au bout d’une demi-heure. Ils ont vérifié leurs identités. Puis ils sont repartis. Les jeunes, quant à eux sont restés jusqu’à 5h du matin et je n’ai pas dormi de la nuit » raconte Laura, une jeune femme de Frontignan.
A ses côtés, Cathy, confie pour sa part que le soir, elle préfère rester chez elle.
« En ville, il y a des lieux stratégiques, comme certains parkings, ou il y a beaucoup de regroupements et ou cela craint un peu plus. Moi je ne sors pas trop le soir, mais des gens que je connais et qui promènent leur chien, évitent maintenant des endroits ou ils allaient régulièrement. »
Enfin José, un retraité qui vit dans un quartier calme de Frontignan, fait une analyse très simple de la situation.
« Dans notre quartier, c’est tranquille, mis à part les cambriolages. Car dès que la police municipale a tourné le dos, ils opèrent en toute tranquillité. »
Un « bruit de fond », pour reprendre les propres termes du maire, Pierre Bouldoire, qui a donc incité ce dernier à proposer la candidature de sa ville pour accueillir une expérimentation de la future police de sécurité du quotidien.
La balle est à présent dans le camp de l’état, qui en réponse au courrier qu’il a adressé à l’Elysée, a salué les initiatives prises par Frontignan en matière de sécurité, mais sans pour autant donner de réponse définitive à sa demande.
Pierre Bouldoire sera l’invité de France Bleu Hérault ce lundi matin, en direct et en studio, à 7h50.
Les habitants de Frontignan ont-ils le sentiment de vivre en insécurité ? Reportage