Forges-les-Eaux : une vie de policier municipal bien remplie
Son uniforme noir et bleu, bien connu des habitants de Forges-les-Eaux, est désormais rangé, précieusement conservé dans l’armoire, comme témoin de trente ans d’activité au service de la commune et de sa population.
Didier Hellot, le policier municipal de Forges-les-Eaux, a pris sa retraite. « Après un BTS agricole, et dix ans passés dans le négoce de l’alimentation du bétail, j’ai changé de voie professionnelle, et je me suis lancé dans la fonction publique, en 1988 », explique Didier Hellot, natif de Forges-les-Eaux.
« J’ai été recruté au tout début comme appariteur sur un concours interne ! » L’évolution de la fonction, Didier Hellot l’a vécue sans difficulté, au gré des nouveaux besoins de la commune. « J’étais en civil, mais assermenté, je faisais beaucoup d’administratif, comme le suivi d’adresse, j’avais à gérer le service des eaux, établir le numéro des habitations dans les nouvelles rues… »
Des conflits de voisinage à résoudre
Très vite, il est titularisé dans le grade de gardien de police municipale. « Garde champêtre était une dénomination plutôt réservée aux petites communes », explique le Forgion. L’uniforme arrive alors sur ses épaules, avec d’autres responsabilités : l’encadrement des sorties des écoles chaque jour, la surveillance du respect du stationnement avec l’apparition de la zone bleue en centre-ville.
« J’étais aussi sollicité pour les manifestations locales et les défilés ».Didier Hellot se souvient avoir servi très souvent de médiateur lors de conflits de voisinage : « Les chiens qui aboient du matin au soir, la haie qui n’est pas taillée… Ce genre de problèmes revenait régulièrement. J’ai remarqué dans ma profession que les gens se supportent difficilement, et c’est dommage… »
Le policier municipal se voulait, avant tout, neutre et impartial, tentant de concilier les deux parties. « On arrivait souvent à ce qu’ils n’aillent pas jusqu’au tribunal. Il faut savoir garder son calme en toutes circonstances… »
D’autres activités sont venues se greffer, le policier municipal est aussi régisseur dans l’encaissement des taxes de séjour, des locations des chambres funéraires, des droits de place du marché aux bestiaux, dans la vente du bois coupé. « C’est un métier très varié. C’est ça qui me plaisait beaucoup. Nous sommes en relation avec la population, on voit beaucoup de gens différents. Il m’est arrivé de retrouver des gens dans des conditions précaires, et on essaie de les aiguiller, de leur remonter le moral. Je me souviens avoir été amené à apporter un chauffage d’appoint pour l’hiver », commente Didier Hellot.
Jusqu’en 2013, le policier municipal avait aussi cette lourde tâche de devoir mettre les scellés sur les départs des corps lors de la mise en bière. « Aujourd’hui, notre présence est demandée dans le cadre d’une crémation uniquement. » Des moments toujours très délicats, pour lesquels Didier Hellot se faisait d’une discrétion sans faille : « C’était très difficile lorsqu’il s’agissait d’enfants. Moi-même étant papa, on se dit que c’est injuste. Ces moments dans une carrière, sont marqués à vie ! »
Aujourd’hui, Didier Hellot a raccroché sa veste et transmis le flambeau à Philippe Deguine.