Le procès en appel de huit hommes, dont le caïd Redoine Faïd, accusés du meurtre de la policière municipale Aurélie Fouquet, exécutée en 2010 par un commando de braqueurs au terme d’une course poursuite infernale sur l’autoroute, s’est ouvert ce mardi devant la cour d’assises de Paris.
« Innocent de A à Z »
Pour l’accusation, Redoine Faïd est « l’organisateur » d’une véritable « opération de guerre » qui aurait dû mener au braquage d’un fourgon blindé. Il a écopé en première instance de 18 ans de réclusion criminelle, alors que 22 ans, assortie d’une période de sûreté des deux tiers, avaient été requis. A l’audience, il s’était dit innocent « de A à Z ».
L’un des enjeux du procès sera de déterminer sa part de responsabilité sur les évènements. Au premier procès, des peines de un à 30 ans avaient été prononcées contre huit accusés et un neuvième avait été acquitté, conformément aux réquisitions du parquet. Le ministère public avait fait appel, comme six des accusés.
Touchée à la tête
Le plan des braqueurs tourne court le 20 mai 2010 au matin lorsque des policiers veulent contrôler un véhicule utilitaire qui porte des impacts suspects.
Il prend alors la fuite et une course poursuite s’engage sur l’autoroute A4. Les occupants de la camionnette tirent à de multiples reprises sur leurs poursuivants et blessent des automobilistes.
Arrivés à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne), ils ouvrent le feu sur une voiture de police municipale, blessent un policier et tuent Aurélie Fouquet, touchée par balle à la tête, avant de prendre la fuite.
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Condamné deux fois aux assises
Parmi les huit accusés, trois sont jugés pour le meurtre d’Aurélie Fouquet: Rabia Hideur, Daouda Baba et Olivier Tracoulat. Ce dernier n’a jamais donné signe de vie depuis les faits et pourrait avoir été mortellement blessé dans la fusillade. Il sera une nouvelle fois jugé en son absence.
Redoine Faïd a de son côté été condamné deux fois aux assises en 2017: à 10 ans de réclusion pour son évasion de la prison de Lille-Séquedin en 2013, et à 18 ans de prison pour l’attaque d’un fourgon blindé dans le Pas-de-Calais en 2011. Il a fait appel des deux condamnations.
En première instance, le procès de sept semaines n’avait pas apporté d’éléments décisifs sur le déroulement du drame. La grande majorité des accusés avaient farouchement nié toute implication.