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Mutisme, pression médiatique et sécuritaire… Le procès de Salah Abdeslam, un « avertissement » pour la justice ?

Posted On 28 Fév 2018
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Très attendu, le procès du seul survivant des commandos du 13-Novembre a été expédié en deux jours, faute de réponses de la part du principal prévenu.

Salah Abdeslam lors de son procès à Bruxelles (Belgique) pour la fusillade de Forest, le 5 février 2018.
Salah Abdeslam lors de son procès à Bruxelles (Belgique) pour la fusillade de Forest, le 5 février 2018. (IGOR PREYS / BELGA MAG / AFP)
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Catherine FournierFrance Télévisions

Il a plaidé devant une chaise vide, dans une salle d’audience désertée par les journalistes. Sven Mary a accepté de représenter Salah Abdeslam, malgré la décision de ce dernier de ne pas revenir à son procès à Bruxelles, jeudi 8 février. Alors que l’avocat belge commençait sa plaidoirie, en début d’après-midi, une alerte AFP annonçait que son client venait de regagner la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), à 340 kilomètres de là.

Le seul survivant des commandos des attentats du 13 novembre 2015, à Paris, était jugé avec un coprévenu, Sofien Ayari. Les deux hommes, âgés respectivement de 28 et 24 ans, devaient répondre de « tentative d’assassinat sur plusieurs policiers » et « port d’armes prohibées », le tout « dans un contexte terroriste ». Les faits remontent au 15 mars 2016, lorsque des policiers français et belges étaient tombés sur l’homme le plus recherché d’Europe alors qu’ils pensaient perquisitionner une planque vide, rue du Dries, à Forest.

« On m’accuse, je suis ici »

Ce procès hautement médiatique devait durer une semaine. Il a finalement tenu sur deux jours. Le mutisme de sa tête d’affiche a écourté l’audience. Marie-France Keutgen, la présidente de la 90e chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles, n’a eu d’autre choix que d' »acter » la décision de Salah Abdeslam de refuser de répondre à ses questions. Ce n’est pas faute d’avoir essayé. « Vous avez fait la demande expresse d’être là aujourd’hui, pourquoi ? » lui a-t-elle demandé avec tact, lundi. Salah Abdeslam, nuque longue sur veste blanche, barbe fournie, enchaîne d’une traite, d’un ton déterminé : « On m’a demandé de venir, je suis venu, tout simplement. Il y a un procès, je suis l’acteur de ce procès, on m’accuse, je suis ici. »

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