Vannes. Armés, les policiers municipaux font face aux trafiquants
Armés et équipés d’une caméra-piéton, les policiers municipaux de Vannes peuvent dorénavant, en toute sécurité, investir Ménimur et Kercado et « déranger » les trafiquants de drogue.
Il est 13 h 15, ce mardi, lorsque les trois agents de la police municipale de Vannes arrivent en voiture à Ménimur.Depuis quelques jours maintenant, les policiers municipaux investissent les postes de police de Ménimur et Kercado. Deux après-midi par semaine, ils alternent avec la police nationale, entre les deux quartiers.
L’objectif ? Renforcer la sécurité des quartiers et mener des patrouilles pour aller à la rencontre des habitants et des commerçants.
Surveiller les abords du Patio Verde
Justement, ce jour-là, le quartier est calme. Les enfants, cartable sur le dos, reprennent le chemin de l’école après la pause déjeuner. Des mamans en profitent pour effectuer quelques courses à la boulangerie.« Nous allons débuter notre patrouille autour du Patio Verde », lance un agent par message radio au poste de surveillance. Réponse dans le talkie-walkie : « Ok, on vous voit sur les caméras. »Première rencontre avec la boulangère. « Tout se passe bien en ce moment ? Pas de problème particulier ? », demande un agent.
La situation va être un peu plus tendue lorsque les policiers municipaux vont tourner en direction du bar. Là, devant l’entrée, plusieurs hommes fument des joints mais s’en débarrassent rapidement. L’odeur est forte. Certains rentrent dans la brasserie.
D’autres en profitent pour passer un coup de téléphone. « Voilà, là on sait qu’ils vont prévenir les trafiquants de notre présence », témoigne un agent de police municipale. Un nouveau message radio tombe. « Pour vous prévenir que les individus sont en train de vous filmer dans le dos. »
De nouvelles caméras aux abords du parc
La patrouille se dirige maintenant dans le parc de Kérizac, occupé par les trafiquants.Lorsque le véhicule sérigraphié s’approche du parking, les guetteurs alertent, par des cris, les revendeurs installés sur des bancs au milieu du parc. Deux policiers vont traverser les allées tandis qu’un autre fait le tour pour les récupérer sur le parking du stade.
Les cris résonnent encore. « Nous n’avons pas les mêmes prérogatives que les policiers nationaux. Mais, par notre présence, on voit bien que l’on gêne leur trafic. Ils ne supportent pas que l’on soit là, à tourner autour d’eux », commente un autre policier municipal.
Pour Pascale Corre, l’adjointe au maire en charge de la sécurité et de la citoyenneté, « l’installation des futures caméras, une au niveau de la passerelle de la RN165 et une autre au niveau de l’allée Mathurin-Méheut, vont permettre de mieux surveiller le quartier. D’ici au mois de juin, à Vannes, 90 sites seront sous vidéoprotection. »
Après une petite heure de patrouille sans s’aventurer dans les caves ou les caches des trafiquants, les policiers municipaux regagnent les autres quartiers de Vannes pour la suite de leur journée.
Une présence, sans contrôle d’identité ou de verbalisation, mais qui rassure profondément les habitants. Finalement, il semble que ce soit l’objectif recherché.