Ancien chef d’entreprise

L’Europe, qui ne sait déjà pas comment gérer les djihadistes « revenants » d’Irak ou de Syrie, s’apprête à redonner leur libertés aux djihadistes « sortants », c’est-à-dire aux « libérables », puisque ayant effectué leur peine de prison.

Petit retour en arrière. Selon les sources du ministère de la Justice, en décembre 2016, il y avait dans les prisons 509 condamnés pour terrorisme et 1.157 détenus connus pour radicalisation qui seraient, à un moment, libres. En outre, sur les 126 « revenants » condamnés en moyenne à six ans de prison, quatre-vingts avaient, eux aussi, des chances de recouvrer leur liberté d’ici 2020, « sans que personne ne puisse garantir qu’ils ne seront pas plus dangereux à leur sortie », concluait le journaliste.

Un mois plus tard, l’article avec les chiffres publiés par l’AFP glace le sang. Ce sont, en Europe, des « centaines de condamnés pour faits de terrorisme islamiste qui ont purgé leur peine » qui vont sortir de prison. Des « sortants » auxquels s’ajoutent toujours d’autres « revenants ». Des sortants, donc, avec combien de repentis – sans aucune certitude – pour combien d’encore plus enragés de par leur passage en prison, appelée d’ailleurs « angle mort du renseignement » par les Anglais ? On n’est pas pressé d’en entendre parler.

Mais le clou : alors qu’il y a un mois, notre pimpant garde des Sceaux avançait le chiffre de cinquante-sept, ils sont désormais environ 500 djihadistes à être libérables d’ici deux ans ! Ce n’est pas tout. À ces centaines d’individus à haut potentiel de dangerosité (puisqu’il se révèle impossible de diagnostiquer le contraire) s’additionnent 1.500 autres détenus de droit commun peut-être bien radicalisés durant leur incarcération…

D’autres chiffres, d’autres pays ? Belgique : entre 150 et 200 « sortants ». Grande-Bretagne : 200 également, dont 36 libérés. Pays-Bas : pas de chiffres, mais des méthodes de surveillance similaires aux nôtres – avec l’efficacité que l’on sait.

En réalité, aucun pays d’Europe ne détient de solution pour empêcher (ne parlons même pas d’éradiquer) les attentats islamistes. Pourquoi ? Parce que le nombre de bombes à retardement est devenu bien trop élevé pour surveiller chacune d’elle. Parce que ces pays n’ont aucunement l’intention de revenir sur la libre circulation des personnes, donc de contrôler qui rentre dans le pays, ni de stopper l’invasion migratoire avec ses faux réfugiés et ses vrais terroristes. Parce qu’extirper le mal à la racine ne fait pas partie de leur programme. « L’islamisme a à voir avec l’islam » et « dire que ça n’a rien à voir, c’est déresponsabiliser l’islam », disait Manuel Valls en novembre 2017. Ne plus être aux responsabilités entraîne parfois des moments de vérité…

L’idée partagée par la plupart des pays européens, ceux-là mêmes qui ont laissé les problèmes liés à l’immigration musulmane prospérer, pour lutter contre l’islamisme ? Veiller à « la continuité du renseignement » et mettre en place « des systèmes de surveillance adaptée ». Ce n’est pas gagné. D’où la réponse d’un haut responsable sur le sujet :

« À raison de 20 à 30 flics 24 h sur 24 pour filer un seul suspect, la surveillance permanente est hors de portée de quelque service antiterroriste que ce soit, en France ou ailleurs. »

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Alors, « le suivi » par « fiches » annoncé en février par Nicole Belloubet, quelle blague !

Indigence des mesures, impuissance assumée. En somme, plus les années vont passer, plus nous aurons de « chance » de nous trouver au mauvais endroit au mauvais moment… Faut-il vraiment s’y habituer, comme nous le demandait Valls Premier ministre ?