Elle a été assassinée par des personnes qu’elle avait dénoncées dans des mains courantes après avoir été menacée. Mireille Knoll, 85 ans, a été retrouvée vendredi 25 mars dans son appartement incendié du 11e arrondissement de Paris, poignardée à plusieurs endroits. Au vu de ce crime, quelle est valeur de ces mains courantes que l’on nous conseille souvent de déposer ?
Pourquoi déposer une main courante ? « Une main courante sert à dénoncer des faits dont on est victime ou témoin. Cela permet de dater officiellement un événement, en vue d’une procédure judiciaire ultérieure. Pour autant, ces faits ne constituent pas forcément une infraction. Elle se dépose dans un commissariat ou une brigade de gendarmerie mais, dans certaines villes, on peut le faire auprès de la police municipale.
Connu des services de police. Dans le cas de Mirelle Knoll, ses deux fils affirment que leur mère avait déposé plusieurs mains courantes faisant état d’un riverain qui l’avait menacé de la faire brûler. L’un des deux suspects mis en examen s’avère être effectivement un voisin de la vieille dame, qu’il avait l’habitude de venir la voir et était passé dans l’appartement le jour du meurtre. Selon une source policière, il est né en 1989 et connu des services de police pour des affaires de viol et d’agression sexuelle.
Des poursuites possibles avec une main courante. Dans ce cas, les policiers n’avaient-ils pas l’obligation d’orienter Mirelle Knoll vers une plainte plutôt qu’une main courante ? Pas nécessairement, puisque si les événements décrits dans la main courante constituent une infraction, les forces de l’ordre doivent prévenir le procureur qui aurait pu alors déclencher des poursuites. En tout état de cause, au-delà de l’horreur qu’inspire cet assassinat, il vaut mieux déposer plainte contre X quand c’est possible en donnant le maximum d’éléments quand il s’agit de menaces de ce type, que déposer une main courante qui est totalement inefficace et qui, dans le cas du crime dont on parle ce mardi, est furieusement rageant avec cette question en sous-titre : ce crime raciste aurait-il pu être évité ?