A l’issue de trois jours de débats, la cour est allée au-delà des réquisitions du ministère public et a assorti la peine d’un suivi socio-judiciaire de 5 ans et d’une injonction de soin.
Sept ans de prison requis
L’avocate générale avait requis sept ans de prison à l’encontre de l’ex-instituteur aujourd’hui âgé de 39 ans, y voyant une peine « qui tient compte de la réalité juridique des faits ».
C’est aussi « le temps qui sépare la naissance de l’âge de raison, le temps de la maternelle au CM2, le temps qui sépare le collégien du jeune adulte qui quitte le lycée, c’est une vraie tranche de vie et cela me paraît être une vraie peine », avait conclu Corinne Moreau.
Entre 2013 et 2015 sur sept élèves, à l’école
Ancien enseignant dans une école privée catholique, l’accusé comparaissait depuis mardi pour des attouchements entre 2013 et 2015 sur sept de ses élèves, alors âgés de 8 à 11 ans, commis dans un couloir jouxtant sa classe.
L’accusé était aussi poursuivi pour des atteintes sexuelles et pour un viol – une fellation imposée – sur l’un de ces enfants lors de cours particuliers en dehors de l’école.
L’alternance d’une grande sévérité et d’un excès d’affection
Au deuxième jour de ce procès poignant et parfois agité, qui ne s’est pas tenu à huis clos comme cela pouvait être le cas, les parents des écoliers avaient raconté à la barre leur sentiment de culpabilité et leur colère, décrivant la souffrance de leurs familles depuis les faits.
Les enfants, dont la cour a salué à plusieurs reprises le « courage », avaient décrit l’« emprise » que leur instituteur avait sur eux, l’alternance d’une grande sévérité et d’un excès d’affection et la difficulté de dénoncer les faits auprès de leurs parents.
L’accusé parle de pédophilie
Dans le box, l’accusé, qui a passé plus de deux ans en détention provisoire, avait reconnu les faits devant la cour, parlant lui-même de « pédophilie ».
Avant la suspension des débats, Me Valérie Dahan, avocate de quatre enfants et de leurs parents, avait demandé aux jurés de « rendre la justice comme elle doit être rendue pour faire d’une victime une victime » et permettre aux enfants de « se reconstruire ».
Pour la défense, Me Cécile Naze-Teulié avait mis en garde les jurés contre « le piège de l’émotion ». « Cette émotion il faut arriver à en sortir parce que juger, c’est juger avec sa raison, le mieux possible ».