Calvados : l’auteur de 133 vols jugé deux fois… la même journée
Un homme de 30 ans a comparu deux fois pour la seule journée du mercredi 28 mars 2018 devant le tribunal correctionnel de Caen (Calvados) pour des vols dans des voitures. Au moins 133 personnes ont été victimes de ses agissements.
Le mercredi 28 février 2018, un homme de 30 ans avait été condamné pour 121 vols à la roulotte à six mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve de deux ans au tribunal correctionnel de Caen (Calvados).
Mercredi 28 mars 2018, il a comparu pour des faits commis avant sa première condamnation, encore pour des vols à la roulotte. Des gants et un tournevis ont été retrouvés sur lui. Lorsqu’il ne trouve rien qui lui convient dans les voitures, il laisse les objets sur place après voir éventuellement brisé une vitre.
Il ne peut plus subvenir à ses besoins
Avec 800 € de chômage, il ne peut plus subvenir à ses besoins. Il a été licencié de son poste d’homme d’entretien au CHU et ne sait ni lire ni écrire. Il écope de trois mois de prison avec sursis, sans confusion de peine.
Mais, l’après-midi, il répond en comparution immédiate pour de nouveaux vols à la roulotte dans les rues de Venoix (un quartier de l’est de Caen), rue Brocéliande, dans la nuit du dimanche 25 au lundi 26 mars 2018. Ces vols sont commis après sa première condamnation. Il était porteur de 0,76 g de résine de cannabis.
Les yeux dans le vague
En tout, ses délits concernent au moins 133 personnes en trois audiences. Souvent indemnisées de leur bris de vitre par leur assureur, toutes ne se déclarent pas en tant que partie civile. Le procureur exige un mandat de dépôt pour six mois de prison ferme.
Comme le matin, l’homme a les yeux dans le vague. Il répond d’une voix atone et a visiblement besoin de soins. Il n’a toujours pas demandé à une assistante sociale de l’aider après le décès de sa mère.
Une altération du discernement
Son avocate intervient à propos de l’expertise psychiatrique. Selon elle, l’homme aurait dû faire l’objet d’une hospitalisation d’office. « L’expert ne l’a pas jugé dangereux mais curable et réadaptable. Atteint d’un trouble dépressif, il souffre d’une altération du discernement. L’homme, abandonné à lui-même, est incapable d’entamer la moindre démarche. Sa compulsion de vols par bris de vitres de voitures est à la limite de la rationalité. Sa personnalité est vraiment très particulière. » Sans famille, le trentenaire erre. Son indemnité de chômage ne suffit pas à payer le loyer et la nourriture.
« Une proie trop facile en prison »
Le préjudice des victimes sera évalué le jeudi 12 avril 2018. En attendant, l’homme, dont l’altération du discernement est retenue, écope de quatre mois d’emprisonnement avec sursis assortis de l’obligation d’effectuer un travail d’intérêt général de 70h dans le délai de 18 mois. « Ce serait une proie trop facile en prison », commente le président.