Ce que l’on sait du Marseillais jugé pour un projet d’attentat contre le site militaire du cap Béar
Qui est Djebril Amara, le Marseillais de 23 ans jugé avec deux autres jeunes Français radicalisés à partir de ce lundi devant la cour d’assises des mineurs de Paris ? Ensemble, ils avaient projeté l’attaque d’un site militaire du cap Béar, dans le sud-ouest de la France en 2015.
Publié le 09/04/2018 à 11:05
Ancien matelot réformé
Titulaire d’un baccalauréat STG, il a servi dans la Marine comme matelot de 1ère classe. Au cours de son engagement, Djebril Amara avait été affecté comme guetteur au sémaphore de Béar, dans les Pyrénées Orientales, entre 2013 et 2014, avant d’être réformé de l’armée pour « trouble d’adaptation au métier de militaire » à la suite de plusieurs arrêts maladie. Djebril Amara est encore dans l’armée quand il fait la connaissance de ses deux comparses en 2014.
Un départ avorté en Syrie
C’est par le biais de jeux vidéos sur internet qu’ils se lient d’amitié. En quelques mois et deux rencontres physiques, une à Lyon et une dans le Nord, ils élaborent leur projet. Ils veulent se rendre en Syrie, ils en parlent sur les réseaux sociaux, notamment via la messagerie cryptée Telegram. Leur expédition avorte car le plus jeune d’entre eux est signalé par sa mère qui obtient une mesure d’interdiction de sortie du territoire de la préfecture de Valenciennes.
Filmer la décapitation d’un officier
C’est alors que Djebril Amara aurait suggéré de s’attaquer au site militaire qu’il connaît bien. Ils projetaient d’e mener leur action au cours de la nuit de la Saint-Sylvestre, et de décapiter l’officier commandant le poste. Ils avaient prévu de filmer la scène pour l’envoyer au groupe Etat islamique dont ils voulaient rejoindre les rangs. Lors des perquisitions, les enquêteurs ont d’ailleurs retrouvé une caméra neuve, des manuels en ligne de confection d’explosifs et un guide pour les aspirants au jihad syrien. Djebril Amara aurait été chargé de se procurer une arme de poing dans les quartiers nord de Marseille. Mais aucune arme ni explosifs n’ont été retrouvés.
Arrétés en juillet 2015, les trois jeunes radicalisés doivent aujourd’hui répondre d’accusation d’ « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Djebril Amara et ses deux co-accusés encourent 20 ans de prison.