Deux détenus de la prison pour mineurs de Lavaur agressent des surveillants en criant « Allah akbar »
Deux jeunes détenus de l’Etablissement Pénitentiaire pour Mineurs (EPM) de Lavaur ont tenté d’agresser jeudi un surveillant. « Armés de morceaux de verre, un des deux a crié « Allah akbar » en se dirigeant vers le surveillant qui, comprenant le danger, a eu le réflexe de se replier vers le quartier filles, ce qui lui a certainement sauvé la vie », explique Mathieu Vasseur, secrétaire local Ufap/Unsa Justice.
C’est ce syndicat qui a alerté, ce lundi matin, la presse de cette agression. Les deux mineurs étaient arrivés mercredi soir à la prison de Lavaur. L’incident s’est produit au retour d’une activité sportive. Les jeunes détenus, tout en menaçant le surveillant, se sont saisis d’un globe lumineux pour casser une vitre de la cantine.
Menaces avec des gestes d’égorgement
« Continuant leur travail de casse, les deux illuminés ont essayé de briser la vitre de la salle de musculation, tout en menaçant de gestes d’égorgements les moniteurs de sport et le personnel présent », informe le syndicaliste. « Le sang froid et le professionnalisme du personnel ont permis que ce grave incident ne fasse aucun blessé, ni parmi les agents, ni parmi les mineurs détenus », indique, sous couvert d’anonymat, un agent de l’administration pénitentiaire.
C’est sur le toit de la prison que les ERIS (Équipes régionales d’intervention et de sécurité) ont maîtrisé les 2 forcenés qui sont partis directement en garde à vue. Ils ont depuis été transférés dans deux autres prisons. Une enquête judiciaire est en cours.
Ni papiers, ni famille
L’agression a été commise par deux mineurs « non-accompagnés ». Ce terme est utilisé par l’administration pour désigner les adolescents sans-papiers, sans famille, en grande perdition. Mais ce n’est pas pour ces raisons qu’ils sont derrière les barreaux.
« Ils ont commis des faits reconnus par la justice suffisamment grave, pour être emprisonnés en EPM », explique l’administration pénitentiaire. La question d’une prise en charge spécifique pour cette population carcérale reste entière et ne semble pas encore avoir trouvé de solution adaptée.
À Lavaur, depuis la fin de l’année, le nombre de jeunes détenus « non-accompagnés » est en forte progression. Actuellement, ils sont 12 sur les 56 prisonniers que compte l’EPM. De son côté l’Ufap/Unsa Justice réclame un meilleur profilage des détenus et la sécurisation de l’établissement tant sur l’architecture que par les moyens donnés aux agents.