Violences répétées au lycée de Stains : les enseignants refusent de faire cours
La colère gronde à Stains (Seine-Saint-Denis), où deux lycées sont confrontés depuis le mois de mars à des actes violents aux abords et à l’intérieur de l’établissement. Après le droit de retrait exercé par les enseignants d’un lycée voisin, mercredi 4 avril, c’était au tour des enseignants et parents d’élèves du lycée Paul Éluard de se rassembler ce jeudi pour réclamer une « prise de conscience » du gouvernement.
Depuis le mercredi 4 avril, la majorité des enseignants du lycée Maurice Utrillo de Stains (Seine-Saint-Denis) refusent d’assurer les cours, rapporte francetvinfo. Confrontés à la violence récurrente aux abords ou dans l’enceinte de leur établissement, les professeurs exercent leur droit de retrait. Une violence qui a débuté le 12 mars dernier, avec un élève blessé par un coup de marteau aux abords de l’établissement. Depuis un mois, c’est une escalade de violences entre des bandes rivales.
Personne n’ose déposer plainte
Mardi 3 avril, trois incidents ont à nouveau échauffé les esprits. Des jeunes ont brandi un couteau face à un assistant d’éducation, un lycéen a été frappé et enfin des individus cagoulés munis de machettes, de hachoirs, de couteaux, d’arme à feu, factices ou non sont venus en découdre à l’intérieur de l’établissement.
Malgré les nombreuses agressions dont ont été victimes lycéens et personnel de l’établissement, aucune plainte n’a été déposée de peur des représailles, car les violences ont pour origine des affrontements entre des bandes rivales de Stains et de Pierrefitte-sur-Seine, rapporte BFM.
Même problème dans un établissement voisin
La colère gronde dans un établissement voisin également touché par les violences. Les professeurs du lycée Paul Éluard se sont ainsi rassemblés avec des parents d’élèves et des élus jeudi 5 avril devant l’établissement pour « dire stop à la violence ». En une semaine, les enseignants ont exercé deux fois « leur droit de retrait ».
Dernier incident en date : une pierre jetée mardi à travers la vitre d’une salle de classe, blessant deux élèves, dont une à la tête. Comme leurs collègues ils réclament davantage de moyens humains et « une prise de conscience » du gouvernement. « Que des élèves soient blessés, viennent au lycée la peur au ventre, pour nous c’est inacceptable », a lancé Agnès Renaut, enseignante à Paul Éluard.
Une « recrudescence inquiétante de faits graves »
Fin mars, le député PCF de Saint-Denis Stéphane Peu avait adressé une question écrite au ministre de l’Éducation nationale sur « la recrudescence inquiétante de faits graves de violences aux abords et au sein des établissements scolaires » de sa circonscription.
Jeudi, l’académie de Créteil a dénoncé dans un communiqué les « actes de violence inacceptables » survenus récemment aux abords du lycée Maurice Utrillo de Stains, assurant « œuvrer dans le sens d’une recherche de solutions à cette problématique aussi préoccupante que complexe ».