Toulouse : l’ex-compagne d’un fiché S écrouée pour avoir fait l’apologie de Daech
Une jeune femme de 30 ans, Nedjma B., a été mise en examen et incarcérée en début de semaine pour « complicité d’apologie du terrorisme » et « recel d’apologie du terrorisme ».
Cette femme fichée S et domiciliée à Strasbourg était en lien avec un Toulousain, David L., 21 ans, lui aussi fiché S pour radicalisation islamiste et incarcéré depuis plus d’un an.
Ils avaient diffusé la propagande de l’EI
Entre 2015 et 2017, ce couple est soupçonné d’avoir largement diffusé la propagande de l’État islamique (EI) sur les réseaux sociaux. Une information judiciaire avait été ouverte par le parquet de Toulouse, l’année dernière.
Ces derniers mois, la jeune femme aurait accepté de l’argent pour relayer de manière très active des vidéos de Daech par le biais d’un théologien islamiste de la région parisienne. Elle a fait l’objet d’un mandat d’amener et a été conduite dans le bureau du juge d’instruction toulousain, Fabrice Rives, qui lui a signifié sa mise en examen, ce lundi 9 avril.
Cet épisode judiciaire intervient plus d’un an après le placement en détention de son ex-compagnon, David L., domicilié dans le Lauragais. À l’époque lycéen, ce jeune homme était en relation avec un combattant jihadiste français, Rachid Kassim, soupçonné d’influencer ses émules à distance via la messagerie chiffrée Telegram. Ce jihadiste originaire de Roanne est mort près de Mossoul en Irak en février 2017, après des frappes de la coalition. David L. et Nedjma B. avaient des velléités de départ en Syrie.
Il avait tenté de briser son bracelet électronique
Après une première arrestation, David L. avait été interpellé par la BRI du SRPJ de Toulouse pour non-respect de son contrôle judiciaire. Il avait notamment tenté de briser son bracelet électronique.
Sur internet, les enquêteurs avaient pu remonter des messages propagandistes et un compte comportant plusieurs centaines d’abonnés. Sa fiche avait été réactivée par les gendarmes à la suite de nouveaux signalements inquiétants.
Nedjma B., partie en Strasbourg aurait poursuivi son prosélytisme pro Daech moyennant rémunération. Contactée, son avocate, Me Marie-Lea Boukoulou n’a pas souhaité répondre à nos questions en raison de l’instruction en cours.