Nous sommes au treizième jour de la résistance d’Efrîn. L’armée turque utilise tous les moyens et les techniques modernes pour tuer les civils et détruire les villages.
Je suis toujours à Chek Maqsûd, mon quartier natal, qui à son tour avait montré une résistance inédite pendant 3 ans, contre les bandes et les factions liées et financées par la Turquie, comme Nour Al Din Al Zanki et Sultan Mourad. Les avions du régime baassiste ont bombardé le quartier de Chek Maqsûd, dont une grande partie a été complètement détruite. Mais il n’a pas cédé. L’histoire tourmentée de ce quartier mérite d’être racontée.
C’est dans ce quartier d’Alep, peuplé majoritairement de Kurdes, que les bases de la révolution du Rojava ont été fondées.
Chers amis, afin d’exprimer leur solidarité avec Efrîn, toutEs les composantEs de Chek Maqsûd, et des quartiers d’Est d’Alep : des Kurdes, des Arabes et des Turkmènes, ainsi des ChrétienNEs, sont descenduEs dans les rues pour protester contre les crimes d’Erdoğan. Cela fait une semaine, qu’une tente de solidarité et de soutien a été installée.
Nous avons déjà préparé des centres pour accueillir les personnes qui gravement blessées. Un groupe de jeunes est parti pour Efrîn, pour combattre aux côtés des YPG et YPJ. Au moment où je vous écris, cinq de ces jeunes sont tombés en martyr sur les fronts. Hier, j’étais présente dans la grandiose cérémonie qui a été faite pour ces martyrs, qui ont été enterré à Efrîn, dans le nouveau cimetière nommé Avesta Khabour. Juste après la cérémonie, nous avons visité ces familles qui n’ont pas eu la possibilité d’assister aux enterrements de leurs enfants, pour les soutenir. Les routes entre le quartier et Efrîn sont toujours fermées par le régime.
Avant hier, j’ai eu mon frère qui se trouve toujours à l’hôpital depuis onze jours, au téléphone. Il m’a informé de la situation. En effet, l’armée turque cible les civiles, surtout les enfants et les femmes. Ceux-ci ont souvent perdu des membres, mains, jambes, dans les bombardements…
Mon frère m’a mise en communication avec ma tante, qui a été grièvement blessée. Sa maison a été bombardée à Jendêrêsse. Ma tante était déjà malade, cardiaque, et elle s’occupe de son mari paralysé. Elle a été contrainte de se déplacer vers le centre-ville. Je ne sais pas quel destin l’attend.
Erdoğan, le coordinateur international du terrorisme et son père spirituel qui nourrit les dijhadistes et collabore avec Al Qayida et Al Nosra a eu tort d’attaquer Efrîn et il va payer cher. Tous ses plans et ses rêves vont s’effondrent. En effet, Erdoğan n’a pas le courage d’attaquer seul Efrîn, il a obtenu l’accord de La Russie et du régime et le silence mortel des grandes forces internationales. Nous les invitons à expliquer leur attitude concernant les massacres commis par la Turquie, membre de l’OTAN.
Erdoğan ignore ce qui l’attend à Efrîn.
Dès le premier jour de la résistance, le peuple a eu son mot à dire. Les montagnes de Lêlun, Hawar et de Bilbilê ont exprimé leur colère. Les combattants ont donné leurs réponses. Efrîn ne ressemblera pas à Jarablosse, ni à Al Bab. La ville d’Arîn Mîrkan va donner une leçon historique à Erdoğan et ses gangs. La liberté fleurira bientôt aux pays des olives et des figues. Efrîn sera victorieuse tant que sa sainte terre sera arrosée par le sang des martyrs, et tant qu’il y aura des mères âgées de 60 ans qui prendront les armes pour combattre aux côtés de leurs enfants.
Efrîn est le berceau de plusieurs civilisations. Elle est le pays de Silava, la première martyre des YPJ. Efrîn sera un tombeau pour des criminels comme Erdoğan. La résistance et la victoire d’Efrîn est pour toute l’humanité. Car l’humanité toute entière est menacée par le terrorisme.
La victoire de la ville d’Avesta Khabour, sera la clé de la solution pour la Syrie.
Vive Efrîn !
Les martyrs sont immortels !
Alep • Gulistan Sido
1/2/2018 – 23:29