Sécurité. Nathalie Appéré : « Il faut davantage de policiers la nuit »
Depuis février, la police municipale compte 73 agents avec de nouveaux équipements et une brigade canine. Entretien avec Nathalie Appéré, maire de Rennes, qui demande au préfet un renfort des effectifs de la police nationale et un « vrai » poste de police rue de Penhoët.
La maire, Nathalie Appéré, souhaite une vigilance accrue dans les quartiers. L’élue demande au préfet un renfort des effectifs de la police nationale et un « vrai » poste de police rue de Penhoët.
Quel est le bilan de la sécurité dans votre ville ?
En 2017, la délinquance a baissé de 6 % à Rennes, en nombre de faits constatés. Cela ne veut pas dire que tout va bien. Je retiens deux points dans le bilan dressé par l’observatoire de la délinquance : le trafic de stupéfiants et les agissements des mineurs isolés délinquants.
Le centre-ville, au sens large, concentre deux tiers des faits. La vigilance doit être maintenue dans certains quartiers : Maurepas, Villejean, le Blosne.
La sécurité relève du domaine régalien de l’État. Quels sont les leviers du maire pour lutter contre l’insécurité ?
La première réponse, c’est la présence de l’uniforme. Nous avons augmenté les effectifs de la police municipale pour atteindre 73 agents, soit douze de plus depuis février. Une brigade canine a été créée et de nouveaux équipements sont attribués : caméras piétons, gilets pare-balles, lacrymogènes, bâtons télescopiques, menottes.
La hausse des effectifs a permis de multiplier par trois les patrouilles à Maurepas, Villejean, au Blosne, à Cleunay. Les agents font un travail d’îlotage et des patrouilles de proximité. Ils sont présents aussi les jeudi, vendredi et samedi, jusqu’à minuit, dans le centre-ville.
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Vous avez annoncé l’installation de nouvelles caméras de surveillance. Pour quand ?
Dix-sept nouvelles caméras seront installées. Dès cet été, place de la Mairie et rue Le-Bastard. En octobre-novembre, ce sera sur la dalle Kennedy, à Villejean. Il y en aura aussi dans le secteur de la gare, quand les travaux seront terminés. Ce sont des procédures longues, soumises à un marché public.
On va profiter de cette nouvelle dotation pour renouveler le parc existant de caméras, avec un matériel plus performant.
En tout, la ville aura quarante caméras fixes et huit caméras mobiles. Je n’ai pas de réserve de principe quand Il s’agit de déployer un outil comme la vidéo-protection, qui a son utilité.
Selon vous, Il n’y a pas assez de policiers nationaux à Rennes ?
Oui et ce n’est pas propre à notre ville. En 2008, Il y avait, à Rennes, un policier pour 455 habitants ; en 2014, un pour 658 habitants. Soit une diminution de 30 % des effectifs.
Depuis, Rennes a obtenu la création de la brigade spécialisée de terrain (BST), à Villejean, et de la compagnie départementale d’intervention. Nous sommes en contact avec le ministère de l’Intérieur, pour obtenir des effectifs supplémentaires.
Avez-vous bon espoir ?
Oui. Nous avons travaillé dans ce sens avec le préfet, dans le cadre de la PSQ (police de sécurité du quotidien). Nous attendons un retour mi-mai. Il faudrait une nouvelle organisation des services pour renforcer la présence de la police nationale la nuit, dans le centre-ville. Aux heures de fermeture des bars, à 1 h, et des bars de nuit, à 3 h. Des moments où Il n’y a pas de policier sur le terrain. Les gens se plaignent.
Nous demandons aussi un vrai poste de police rue de Penhoët, près de la place Sainte-Anne. Nous allons voir prochainement comment l’État répond à nos demandes.