Le tueur en série du « Golden State » écroué après 40 ans d’enquêtes
Joseph James DeAngelo a été arrêté après avoir terrorisé l’Amérique. Pendant les années 70 et 80, l’homme, surnommé le « tueur du Golden State », a violé une cinquantaine de personnes et en a assassiné douze, en plus de 120 cambriolages.
C’était l’un des hommes les plus recherchés d’Amérique, qui a mystérieusement échappé aux autorités pendant quarante ans. Pendant les années 70 et 80, le « tueur du Golden State » a violé une cinquantaine de personnes et en a assassiné douze, en plus de 120 cambriolages. Après avoir terrorisé la Californie et horrifié l’Amérique, Joseph James DeAngelo, un ancien policier, vient d’être arrêté mercredi dans la nuit, le moment où il commettait la plupart de ses forfaits.
Appelé le « tueur du Golden State », d’après le surnom de la Californie, ou encore « le tout premier harceleur nocturne », il a été retrouvé par analyse d’ADN près de Sacramento, la capitale californienne où se sont déroulés le plus grand nombre de ses crimes. Il y vivait paisiblement dans un beau quartier, selon les autorités. « Mardi, un mandat d’arrestation a été déposé » à l’encontre de Joseph James DeAngelo, et des chefs d’accusation de meurtres et viols avec circonstances aggravantes ont été déposés dans plusieurs comtés de Californie, l’Etat le plus peuplé des Etats-Unis, a indiqué la procureure de Sacramento, Anne Marie Schubert, lors d’une conférence de presse.
Victimes âgées de 14 à 41 ans
« Nous avons trouvé l’aiguille dans la botte de foin. Et elle était ici, dans le district de Sacramento », a-t-elle ajouté. DeAngelo est suspecté d’avoir commis 12 meurtres, environ cinquante viols et 120 cambriolages en Californie entre 1976 et 1986, selon le FBI. Il risque désormais de finir ses jours en prison. L’âge de ses victimes allait de 14 à 41 ans. La plupart de ses crimes avaient eu lieu aux alentours de Sacramento, mais certains s’étaient déroulés dans la baie de San Francisco, et tout au sud de la côte californienne, jusque dans le comté d’Orange.
Il entrait par effraction la nuit chez ses victimes, les attachait, puis les violait. Les deux premiers meurtres ont eu lieu en février 1978. « Tout le monde avait peur », « certains dormaient avec un fusil, d’autres achetaient un chien« , explique l’agent du FBI Marcus Knutson sur le site de la police fédérale. Joseph James DeAngelo a été policier en Californie dans les années 70, renvoyé pour vol à l’étalage. Autre révélation détonante: « il est possible qu’il ait commis ces crimes lorsqu’il était employé en tant qu’agent de police« , a déclaré le shérif de Sacramento Scott Jones lors de la conférence de presse, ajoutant que les autorités tentaient de déterminer si c’est le cas ou non.
« Il est temps pour toutes les victimes de respirer et (…) de mettre fin à l’anxiété dont elles ont souffert ces quarante dernières années » et « de guérir« , a déclaré Bruce Harrington, la voix tremblante, lors de la conférence de presse. Son frère et sa belle-soeur ont été assassinés en 1980 chez eux, et Joseph James DeAngelo est suspecté d’être leur meurtrier. L’enquête devenue « froide » pendant des décennies a bénéficié d’un retournement spectaculaire lors des six derniers jours, a souligné Mme Schubert, sans donner plus de détails.
Deux millions de profils
Le shérif a fait valoir que la frustration des autorités face à leur incapacité à trouver ce tueur et violeur en série pendant si longtemps a largement joué dans le développement d’une base de données californienne d’ADN qui comporte maintenant « deux millions de profils« . Le « Golden State Killer » était le sujet du livre de l’écrivaine américaine Michelle McNamara, « Et je disparaîtrai dans la nuit », publié cette année et qui va être adapté en docu-série par HBO.
Le shérif Jones, interrogé sur le rôle qu’a pu jouer cet ouvrage dans le rebondissement de l’enquête, a dit qu’il n’avait pas eu d’impact tout en reconnaissant qu’il a braqué de nouveau les projecteurs sur ces crimes non résolus et avait entraîné « un flot d’informations » aux autorités. Patton Oswalt, époux de Michelle McNamara, décédée sans avoir pu voir la capture du tueur présumé, a écrit sur Twitter que « s’ils ont vraiment capturé le tueur du Golden State, j’aimerais lui rendre visite. Pas pour faire le fier ou me stupéfier, mais pour lui poser les questions » auxquelles sa femme « voulait le voir répondre« .