Le gouvernement est aux petits soins pour les musulmans pratiquants. À l’occasion du ramadan, 300 imams étrangers (marocains et algériens) arrivent en renfort pour ce mois de jeûne et de prières.
C’est habituel, paraît-il, mais cet afflux de « travailleurs détachés » prend un relief particulier, alors que notre Président serait en train de concocter un plan pour mieux contrôler le culte musulman en France et l’éloigner des influences des pays du Maghreb et du Proche-Orient.
Le président de l’Union des mosquées de France explique que « les nuits de ramadan sont des nuits où des activités spirituelles importantes sont dispensées, l’affluence des fidèles est beaucoup plus importante » : comme il manque d’imams formés en France, il faut bien avoir recours à cet apport d’imams extérieurs, qui sont rémunérés par les États fournisseurs.
Le président du Conseil français du culte musulman se veut rassurant : « le Maroc et l’Algérie mettent à disposition leurs meilleurs imams » – ce qui n’est pas très gentil pour les pays concernés, qui seraient privés de leurs meilleurs éléments. Il précise que « s’il y avait un doute sur un discours de radicalisation, on le saurait tout de suite mais aujourd’hui, il n’y en a pas ». Pourquoi discuter cet argument imparable ? C’est assez que le président du CFCM l’ait dit !
Sans compter que les listes d’imams sont contrôlées dans leur pays d’origine, mais aussi au ministère de l’Intérieur : la police effectuerait un criblage des imams en visite, pour s’assurer de leur niveau de formation et du fait qu’ils parlent français. Elle consulterait même les fichiers antiterroristes. Voilà qui devrait lever toutes les craintes… bien que la découverte récente qu’un islamiste, surveillé par les services de renseignement, ait été embauché par l’Office français de l’immigration et de l’intégration de Strasbourg laisse planer des doutes sur l’efficacité des contrôles.
Il faut sans doute avoir mauvais esprit pour soupçonner l’entrisme des islamistes dans les administrations publiques et, maintenant, dans les mosquées et lieux de prière musulmans : on en trouve pourtant, et ils ne sont pas tous expulsés, loin de là ! Mais la lecture du Figaro.fr montre qu’une très grande majorité de Français partagent ce mauvais esprit. À la question « Approuvez-vous la venue en France de 300 imams étrangers pour le ramadan ? », à l’heure où j’écris cet article, sur plus de 90.000 votants, seuls 4 % ont répondu oui, alors que 94 % répondent non.
Je sais bien que ce n’est qu’un sondage, qu’il faut prendre les sondages avec des pincettes et que les lecteurs du Figaro ne représentent pas toute la France. Cherchons donc d’autres sources. Je tombe, par hasard, sur un article de La Croix du 21 avril qui annonce l’arrivée prochaine de ces imams étrangers. Pas de quoi fouetter un chat, voyez-vous ! On y apprend que, pendant le ramadan, « les communautés musulmanes ont des besoins spécifiques : elles recherchent des religieux capables de réciter l’intégralité du Coran – appris par cœur – sur un mode psalmodique, une pratique connue sous le nom arabe de “tajwid” ».
Nos imams étrangers ne seraient donc que des « psalmodieurs » ou « récitateurs », qui lisent le Coran en suivant des règles, dont le non-respect constituerait une faute inacceptable. Un peu comme les aèdes qui, dans l’Antiquité, chantaient la colère d’Achille ou la guerre de Troie ! À part qu’ils ne récitent pas l’Iliade ou l’Odyssée, d’Homère. Ils récitent le Coran, dont les interprétations – c’est le moins qu’on puisse dire – n’incitent pas toutes à la paix et au « vivre ensemble », comme on dit aujourd’hui.