La liesse sans la laisse… Cet été encore, pas question de baisser la garde, mais pas question non plus de renoncer à la fête malgré le risque toujours élevé d’attentat en France. Ce vendredi, les représentants de la municipalité de Metz et de la préfecture de la Moselle ont présenté le dispositif de sécurité élaboré ces derniers mois, qui sera déployé durant toute la durée de la coupe du monde en Russie.
Souplesse et fermeté
Les consignes sont assez minimes, mais devront être scrupuleusement respectées, a laissé entendreGeorges Bos, sous-préfet et directeur de cabinet du préfet de la Moselle. Du 14 juin au 15 juillet, Metz, comme la plupart des grandes villes françaises, va d’abord brider la circulation dans son centre piétonnier.
« Elle sera restreinte lors des matchs de l’équipe de France, en particulier le 26 juin, dernier match éliminatoire Danemark-France, et, surtout, le 21 juin, jour à la fois du match France-Pérou et de la Fête de la musique. Le plateau piétonnier sera fermé aux véhicules de 16 h à 2 h du matin », a cadré Sébastien Koenig. L’adjoint à la sécurité de Metz coordonne la partie communale des mesures de sécurisation dont les deux principaux piliers sont la police municipale et la vidéosurveillance.
Circulation limitée
Ce fameux 21 juin, plusieurs rues dans le secteur du pont des Morts seront également interdites à la circulation de 18 h à 2 h : rue du Pont-des-Morts, place Nelson-Mandela, rue de la Vignotte, rue Saint-Marcel et rue de la Haye, où seuls les habitants seront autorisés à se stationner. S’inscrivent aussi dans ces zones d’exclusion, les rues Taison et de la Pincerie.
Permis de retransmission
Limités également : les attroupements devant les cafés et restaurants retransmettant des matchs. Les professionnels qui voudront diffuser des rencontres sur grand écran à l’extérieur de leur établissement devront montrer patte blanche : en plus d’une déclaration à la Sacem, deux autorisations leur sont nécessaires, l’une de la Ville (demande à transmettre au service réglementation), l’autre de la DDT (Direction départementale des territoires).
Seuls les établissements du plateau piétonnier et ceux qui bénéficient d’une protection « naturelle », c’est-à-dire qui sont inatteignables par un véhicule lancé à vive allure, auront le droit d’installer un écran à l’extérieur. Les terrasses bondées sont des cibles potentielles, il n’est donc pas question de déroger à la règle, même si la France arrive en demi-finale, voire en finale.
Fan zones aux Arènes
De toute façon, si l’équipe tricolore atteint ces deux derniers niveaux de la compétition, Sébastien Koenig promet qu’il y aura une fan zone gratuite aux Arènes comme cela avait déjà été organisé en 2016, lors de la demi-finale France-Allemagne du championnat d’Europe. « Ça avait très bien fonctionné. Nous avions eu près de 3 000 personnes. »
De son côté, la préfecture a banni les fan zones des espaces publics : « Il ne s’agit pas de les interdire. Elles sont acceptées, mais dans des lieux fermés et à condition qu’il y ait un contrôle des entrées avec un filtrage par des agents de sécurité privés ou des bénévoles d’association. Leur rôle est d’appeler la police au moindre incident comme un refus d’ouvrir sa veste ou son sac à main, par exemple. »
Intransigeant avec les rodéos
Enfin, les cortèges qui se forment généralement en fin de soirée, seront eux aussi étroitement surveillés. « Il s’agit d’éviter qu’ils ne s’introduisent sur le plateau piétonnier et place d’Armes. Il y a deux ans, on avait eu des tentatives d’intrusion via la porte Serpenoise et la Fournirue. À chaque fois, on a été obligé de prendre des mesures », a précisé Sébastien Koenig. « Nous serons intransigeants avec les rodéos de fin de match », a conclu Georges Bos.