Depuis le 8 juin, les policiers municipaux et les agents de surveillance de la voie publique (ASVP) sont réunis rue Docteur-Gautrez, dans le quartier de Fontgiève, à Clermont-Ferrand. Dans cet espace de 700 m², 68 agents vivent au quotidien et accueillent les Clermontois dans un endroit stratégique au cœur de la ville.
À l’intérieur, un centre de supervisions urbain relié aux 68 caméras de la ville, un espace radio, une salle de travail de 25 postes, un local technique avec quinze VTT dont sept électriques, des vestiaires, etc. Des travaux pour un budget global de 700.000 euros.
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Des locaux de 700 m2 pour 68 agents
« La première raison de votre installation dans ces nouveaux locaux, c’est que vous puissiez faire votre travail dans les meilleures conditions possibles, a expliqué le maire, Olivier Bianchi, lors de l’inauguration, ce mardi. La seconde est l’incarnation dans l’espace public de la puissance municipale, visible en centre-ville pour que l’ensemble des citoyens puissent avoir accès. »
Une inauguration qui a vite tourné en pré-bilan pour le maire, lancé dans la campagne des municipales de 2020.
« Depuis 2014, nous avons révisé notre doctrine en nommant, pour la première fois à Clermont-Ferrand, un adjoint à la sécurité, en tenant nos engagements de recruter dix agents supplémentaires, nous en sommes à sept aujourd’hui, et en balayant une sorte d’angélisme en coopération avec la police nationale et la justice, poursuit-il. Notre conception de la police municipale est une police de prévention, de médiation, de sensibilisation et de relation. Des hommes et des femmes qui doivent essayer, dans un contexte de plus en plus difficile, de générer du vivre ensemble. »
Notre conception de la police municipale est une police de prévention, de médiation, de sensibilisation et de relation. Des hommes et des femmes qui doivent essayer, dans un contexte de plus en plus difficile, de générer du vivre ensemble.
N’hésitant pas à prévenir certains opposants politiques qui « instrumentalisent » les questions de sécurité pour des raisons politiciennes.
« C’est insupportable de jouer avec le feu comme ça !, s’emporte Olivier Bianchi. Est-ce que les maires sécuritaires réussissent mieux dans leurs villes ? La réponse est « non ». Car le maire ne peut pas régler tous les problèmes à lui tout seul. C’est dans la coopération avec l’État et la justice que l’on y arrive. J’en appelle à ceux qui auront le désir d’instrumentaliser ces questions, dans les deux ans qui viennent, de réfléchir à deux fois parce qu’un jour, on est confronté à ces contradictions et on ne sait plus les gérer. »
Tant que je serai maire, la police ne sera pas armée.
Une coopération rappelée par Jacques Billant, préfet du Puy-de-Dôme. « À Clermont-Ferrand, la police nationale travaille avec ses partenaires, au premier rang desquels la préfecture, l’autorité judiciaire, les collectivités, dont la ville de Clermont-Ferrand. Vos policiers municipaux savent qu’ils pourront toujours compter sur les forces de l’État pour les appuyer et les soutenir. »
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L’occasion pour le maire de rappeler qu’il ne faut « pas tout mélanger ». « Même si de plus en plus de mes amis renoncent à cela. Tant que le choix appartiendra au maire, la police municipale ne sera jamais armée. Pour une raison très simple, je considère que le pouvoir de police armée, dans notre tradition républicaine, doit appartenir à l’Etat. Nous ne sommes pas au far west. »
Rémi Pironin
Photos Jean-Louis Gorce