Saint-Malo et Dinard privées de CRS cet été

Saint-Malo et Dinard accueillent chaque été une demi-compagnie de CRS en renfort de police. Pour 2018, le ministère de l’Intérieur a tranché : c’est non. Explications.

C’était une tradition. Mais une tradition en passe de se perdre. Chaque été, 45 CRS (Compagnie républicaine de sécurité) débarquaient sur la Côte d’Emeraude, dans le cadre des renforts de police pour la période estivale.

Afflux de visiteurs

L’objectif : assurer la sécurité de Saint-Malo et Dinard, qui doivent faire face à un important afflux de visiteurs. Saint-Malo passant de 50 000 habitants, à près de 200 000. Et Dinard passant d’environ 10 000 à 45 000.

Trente de ces fonctionnaires étaient affectés sur des actions de police classiques. Une partie de la compagnie avait en charge la surveillance des plages malouines. Au total, 15 maîtres nageurs sauveteurs assuraient cette mission, répartis sur sept postes différents. Ils travaillaient au quotidien avec les membres de la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer) et de l’Association de secouristes de la côte d’Émeraude (ASCE). En VTT, 12 fonctionnaires patrouillaient également sur le littoral et en soutien sur les plages.

« Une décision tardive »

Selon nos informations, le ministère de l’Intérieur a effectué des arbitrages différents cette année. Lundi, les élus de Saint-Malo et de Dinard ont appris que les 30 CRS ne viendraient pas. Pas de renforts donc pour les missions de police. En revanche, les 15 maîtres nageurs sauveteurs CRS, eux, ont été confirmés. Ils prendront leurs fonctions la semaine prochaine sur les plages malouines.

Pas de renforts rennais

Pour Jean-Claude Mahé, le maire de Dinard, cette « décision tardive est un désengagement de l’État. Je suis surpris de la méthode. Et cela justifie encore plus notre décision d’armer notre police municipale ». Une décision qui a été validée, cette semaine, par le préfet, mais qui ne sera effective qu’au mois de novembre.

D’autre part, les policiers malouins, outre le fait de devoir se passer du renfort des CRS cet été, devraient également faire sans leurs collègues rennais. Jusque-là, entre six et huit fonctionnaires rennais venaient renforcer le commissariat de police malouin pour des missions de police judiciaire. Cette année, cette solidarité départementale est également supprimée. C’est donc à effectif constant, avec l’appui de la police municipale malouine que les missions devront être remplies par le commissariat de Saint-Malo.

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Contactée, la préfecture n’a pas confirmé les décisions du ministère de l’Intérieur. Mais une source proche du dossier évoque « des choix liés à la lutte antiterroriste qui a mobilisé les fonctionnaires depuis de longs mois. Et ces missions restent la priorité de l’État ».