Affaire Alexia Daval : la «nuit du meurtre», racontée par Jonathann
Pour Jonathann Daval, qui nie désormais avoir assassiné son épouse, toute la famille aurait conclu un pacte secret afin de protéger Grégory Gay, le véritable meurtrier. Les détails de cette nouvelle version des faits.
Le 4 juillet dernier, un nouveau rebondissement dans l’affaire Alexia Daval avait lieu. Après avoir auditionné Jonathann Daval, le juge d’instruction en charge de l’affaire convoque en toute urgence Stéphanie et Grégory Gay, respectivement la sœur et le beau-frère d’Alexia. A cette occasion le magistrat les informe que Jonathann a changé de version dans un spectaculaire retournement de veste. En plus de revenir sur ses aveux, il dénonce désormais un complot familial d’être à l’origine de la mort de sa femme et dont il serait également victime.
Pour lui, l’ensemble de la famille d’Alexia serait complice du meurtre de la jeune femme, même s’il accuse en premier lieu le beau-frère, Grégory Gay, d’en être le responsable. Ce dernier a réfuté cette nouvelle version sur BFM TV, ce jeudi 12 juillet, dénonçant ces accusations calomnieuses. Pour lui, Jonathann et Alexia seraient repartis ensemble de la soirée fatidique et donc Jonathann aurait été la dernière personne à voir Alexia vivante.
« Ma belle-famille savait tout »
Mais Jonathann Daval nie cette version, comme le révèle L’Est Républicain. Pour lui, sa « belle-famille savait tout » et aurait décidé de le trahir afin de sauver Grégory Gay. Alexia ne serait ainsi pas décédée au domicile conjugal après une dispute qui aurait mal tournée, comme il l’avait avoué le 30 janvier devant les enquêteurs, mais dans la maison d’Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, les parents d’Alexia. Toute la famille – Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, Grégory, Stéphanie Gay et leur fils, ainsi que Jonathann et Alexia Daval – se serait réunie afin de célébrer les deux ans du fils de Grégory et Stéphanie.
Au cours de cette « soirée raclette », Alexia serait entrée dans une « crise d’hystérie incontrôlable », dont elle était coutumière selon son époux et serait due à son traitement contre l’infertilité. Jonathann aurait alors décidé de s’isoler avec sa femme dans la salle de bain afin de la calmer. C’est à ce moment qu’Alexia l’aurait mordu et griffé aux bras et au cou. Ces traces de blessures avaient été l’un des indices qui avait amené les enquêteurs à suspecter Jonathann au début de l’affaire.
Un pacte secret conclu entre la famille
Cependant les tentatives de Jonathann sont inefficaces et Alexia commence à s’en prendre au reste de sa famille, notamment à sa sœur et à son neveu. Les parents de la jeune femme décident donc de s’isoler avec l’enfant, tandis que Grégory Gay tente à son tour de calmer sa belle-sœur. Jonathann nie avoir assisté au meurtre. Depuis une autre pièce, il dit avoir entendu des cris puis le silence. Grégory, revenu auprès du reste de la famille, aurait alors avoué l’avoir étranglée. Tous décident alors de maquiller le meurtre et de sceller un pacte secret afin de protéger le père de famille.
L’idée de mettre en scène un tragique jogging s’impose rapidement : Alexia est déjà dans la tenue adéquate, vu qu’elle revenait directement du sport. La famille charge ensuite Jonathann de faire disparaître le corps. Dans deux voitures séparées, la famille ramène donc le corps d’Alexia au domicile conjugal. Les enquêteurs se montrent sceptiques vis-à-vis de cette version mais devront tout de même procéder à des vérifications, ce qui peut prendre du temps.
Il nie avoir brûlé le corps
Il accuse donc à mots couverts Grégory d’être responsable de cette crémation partielle. Il aurait suggéré aux enquêteurs que le beau-frère de la victime aurait par ce biais voulu faire disparaître ses traces d’ADN, notamment sur le cou d’Alexia, l’une des parties du corps qui a été carbonisée. Afin d’appuyer cette version, Jonathann précise qu’il avait mis au courant la famille du lieu où il avait déposé le corps.
Toutes ces révélations n’ont pas été confirmées par la police, qui devra procéder à un long travail d’enquête. Les gendarmes sont cependant très sceptiques quant à cette version. Ils avaient entendu Grégory Gay dès les premiers jours de l’enquête et l’avait mis hors de cause immédiatement.