Les 2 islams : « L’islam traditionnel s’arroge le droit d’insulter, d’interdire et de massacrer, tout en interdisant de tels droits à ses adversaires ou concurrents. »
B
Blasphème
Tous les ans, depuis 1999, les 57 pays de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) tentent d’introduire le délit de blasphème, omniprésent dans le Coran, dans la charte des Nations unies. En 2011, l’ONU a fini par céder partiellement à ces demandes en publiant un texte soutenant la lutte contre l’intolérance, les stéréotypes négatifs, la stigmatisation, la discrimination, l’incitation à la violence et la violence fondée sur la religion ou la conviction.
Ce texte de compromis s’efforce de donner satisfaction à des demandes contradictoires : en condamnant « l’intolérance, la stigmatisation, les stéréotypes négatifs », il ouvre la porte au délit de blasphème réclamé par l’OCI au nom des musulmans ; mais en condamnant aussi « la violence fondée sur la religion », il prohibe la punition du délit de blasphème, ce qui s’oppose à la demande des musulmans.
Car c’est bien dans les État islamiques que le délit de blasphème est le plus pratiqué. En Iran, la diffamation de l’islam est punie de mort. Au Pakistan, quiconque, par ses paroles ou ses écrits, de façon formelle ou rapportée, par des insinuations directes ou indirectes, défie le nom sacré du prophète Mahomet sera puni de mort ou de la prison à vie. Idem, entre autres, en Arabie saoudite et au Soudan.
Dans les États islamiques dits modérés, les peines sont certes moins lourdes, mais la liberté d’opinion est également exclue. En Égypte, l’article 98 (f) du Code pénal stipule que les propos diffamatoire à l’égard d’une religion sont punis de six mois à cinq ans de prison – une loi appliquée pour réprimer les critiques contre l’islam, mais jamais les critiques ou agression contre les coptes chrétiens. En Jordanie, la critique contre l’islam ou Mahomet est punie de trois ans de prison. Au Maroc – pays islamique considéré comme le plus « modéré » du monde –, l’article 219 du Code pénal prévoit « des peines d’emprisonnement d’un à cinq ans » contre toute personne coupable « d’atteinte, d’offense ou d’insultes contre Dieu et les prophètes ».
Ce que dit l’islam des Lumières
L’islam traditionnel se prétend supérieur à toute autre religion ou idéologie, et s’arroge de ce fait le droit d’insulter, d’interdire et de massacrer, tout en interdisant de tels droits à ses adversaires ou concurrents. Cette dissymétrie n’est pas tenable. L’expression des idées, dès lors qu’il ne s’agit pas d’appel à la violence, doit être libre. Cela pose toujours les mêmes problèmes sur l’autorité de certains versets du Coran et sur celle du consensus.
C
Charia
Les légistes des deux siècles suivant la mort de Mahomet inscrivirent leurs préceptes dans la charia – la loi islamique. Charia signifie voie, celle que doivent suivre les musulmans.
Les préceptes concernant les infidèles (non-musulmans) peuvent se résumer ainsi (Cf. Butin) : doivent être tués ou transformés en esclaves les hommes au-dessus de douze ans et les filles trop âgées pour servir de concubines à des musulmans.
Les filles de plus de douze ans encore en âge de procréer doivent être vendues comme esclaves ou placées dans des harems, dans le but, notamment, d’engendrer de nouveaux musulmans.
Les enfants de moins de douze ans, garçons et filles, doivent également devenir des esclaves. Invendables, les très jeunes enfants et les personnes âgées sont tués sur place.
À noter que les règles islamiques concernant les femmes ont été intégrées, en Algérie, dans le nouveau « Code de la famille ». Les Algériens hostiles à l’islamisme le surnomment le « Code de l’infamie ». (Cf. Femmes islamiques).
Ce que dit l’islam des Lumières
La charia a été construite sur le Coran et les recueils de hadiths considérés comme authentiques. L’islam des Lumières utilise les moyens modernes pour analyser ces sources.