La pratique de la diya (ou prix du sang, ndlr) a récemment été dénoncé par la conférence épiscopale. Celle-ci avait appelé, le 19 avril dernier, les autorités à l’encadrer, pour faire face aux abus. « Nous demandons aux autorités compétentes que cette pratique ne soit pas imposée à une communauté où elle n’est pas de tradition. Même dans les communautés où elle est reconnue, qu’elle soit encadrée », avait souligné l’Église catholique, estimant que cette pratique sème la division, compromet la paix sociale, ruine l’économie des communautés et sape les efforts en faveur d’une restauration de l’État de droit.
En novembre 2017, le comité technique d’appui aux réformes institutionnelles avait recommandé, dans son rapport final, de mettre fin définitivement à la pratique du prix du sang. « Au lieu de contribuer au maintien de la paix et de la cohésion sociale, la « diya » tend à̀ encourager la communautarisation de la responsabilité́ pénale et met à̀ mal le vivre ensemble. De plus, le manque d’uniformité́ dans son application est de nature à̀ promouvoir la discrimination entre les justiciables et nourrir le sentiment d’injustice », estimait le rapport. Toutefois, la proposition qui figurait parmi 70 autres recommandations n’a pas été prise en compte par le forum des réformes institutionnelles qui a abouti à la promulgation de la 4ème République.