Des militaires français contre Daech près de la frontière syro-irakienne ?
Sous contrôle américain, les FDS (Forces démocratiques syriennes) viennent de relancer l’offensive contre les débris de Daech. La poche la plus importante demeurant en Syrie est composée d’environ 3.000 combattants. Ils sont retranchés dans le sud-est du pays, près de la frontière irakienne.
De nombreux responsables de l’État islamique seraient parmi eux, et peut-être leur chef, Abou Bakr al-Baghdadi, introuvable depuis de longs mois.
Les FDS, armées et financées par les Américains, sont essentiellement composées de Kurdes. Il y a, également, quelques Syriens arabes afin d’entretenir la fiction d’une opposition modérée à Bachar el-Assad.
Le prétexte à la constitution de cette force était la lutte contre Daech. C’est ce qui a permis aux FDS d’occuper près du tiers de la Syrie au nord et à l’est, au-delà de l’Euphrate. Opportunément, cette zone est celle des puits de pétrole syriens qui sont ainsi occupés par les Kurdes. Le but, pour les Américains, n’est pas de mettre la main sur ce pétrole (ils en ont bien assez) mais d’empêcher le gouvernement syrien de les exploiter et en tirer des revenus substantiels.
Les Syriens en savent quelque chose car lorsqu’ils ont franchi l’Euphrate, il y a quelques mois, un bombardement les a immédiatement arrêtés, faisant plusieurs dizaines de morts parmi les soldats et miliciens syriens. Il semble, même, que plusieurs mercenaires russes aient été tués dans l’affaire.
Mais depuis plusieurs mois, l’activité anti-Daech des FDS était proche de zéro, alors que leurs repaires étaient parfaitement repérés. Empêcher les Syriens de faire le ménage pour ne pas le faire soi-même, cela ne pouvait plus durer.
Une importante opération vient donc d’être lancée. De nombreux blindés et véhicules militaires ont, ainsi, été stationnés près de la localité d’Al-Soussa, une des trois petites villes encore aux mains de Daech (les deux autres sont Hajine et Al-Chaafa).
Les premiers combats ne se sont pas très bien passés : plusieurs dizaines de FDS sont tombées dans une embuscade et ont perdu une vingtaine d’hommes. Depuis trois jours, on estime que 50 djihadistes et 40 FDS auraient été tués. L’affaire promet d’être difficile.
Les FDS sont naturellement conseillées par des militaires américains, mais il semblerait que des Français soient également sur place. Une photo prise par un Américain montrant des soldats manœuvrant un mortier laisse apparaître, en arrière-plan, un véhicule blindé. Selon un journaliste de France 24, Wassim Nasr, il serait de type Aravis et utilisé par deux seules armées au monde : les Français et les Saoudiens ; si ces derniers combattaient Daech, cela se saurait et il est donc fort probable que ce sont bien des militaires français qui sont présents. La photo daterait du mois d’août, lors de la préparation de l’offensive.
Ce n’est, d’ailleurs, pas une surprise : des membres des forces spéciales françaises sont présents depuis longtemps en Syrie. Cela n’a jamais été officiellement confirmé, mais les indices sont multiples et sont corroborés par les déclarations courageuses du ministre Florence Parly qui affirmait, l’an passé : « Si des djihadistes périssent dans ces combats, je dirais que c’est tant mieux. »
Et on n’est jamais si bien servi que par soi-même.