Nîmes : trois mineurs arrêtés après avoir agressé des homosexuels rencontrés sur Internet
Les auteurs des faits visaient exclusivement la communauté homosexuelle. Ils ont agressé et dépouillé leurs victimes de leurs effets personnels.
Les idylles n’auront pas duré. Le week-end du 8 et 9 septembre, quatre personnes sont agressées à Nîmes, à leur domicile ou dans leur voiture par un groupe de jeunes. Molestées, menacées avec un couteau, parfois giflées violemment, les victimes sont systématiquement dépouillées de leurs effets personnels. Elles pensaient pourtant rencontrer en personne l’individu avec lesquels elles avaient échangé le jour même sur le site de chat Coco.fr.
Après quatre plaintes déposées entre dimanche et lundi, la brigade criminelle de la sûreté départementale du Gard est saisie du dossier et une information judiciaire est ouverte. Grâce aux données téléphoniques, les policiers parviennent à interpeller trois individus, tous mineurs. Placés en garde à vue, ils avoueront être à l’origine des faits qui leur sont reprochés.
La communauté homosexuelle visée
«Si leur motivation était clairement l’argent, il s’avère que le groupe visait exclusivement la communauté homosexuelle», confie le commissaire Emmanuel Dumas, chef de la sûreté criminelle du Gard. Ce dernier indique néanmoins que le caractère homophobe n’est pour le moment pas clairement établi. «Il y a une rumeur qui a circulé, selon laquelle la communauté homosexuelle était vulnérable et possédait un fort pouvoir d’achat. C’est sûrement ce qui les a conduits à s’en prendre à ces personnes en particulier», note Emmanuel Dumas, qui ajoute que ces trois interpellations doivent aussi mettre un «coup de frein» à de tels préjugés.
Le mode opératoire était à chaque fois identique: les auteurs des faits présumés contactaient des hommes sur le site de rencontre, les mettaient largement en confiance avant de leur donner rendez-vous. «Une fois arrivés sur les lieux de la rencontre ils ont frappé et menacé leurs victimes, avant de les voler», dit le commissaire Dumas. Deux d’entre elles se sont d’ailleurs vues prescrire un jour d’interruption totale de travail (ITT).
Le fait que les agresseurs soient mineurs – deux sont âgés de 17 ans, le troisième de 14 ans – constituait à leurs yeux à un avantage. «Ils pensaient que leurs victimes n’oseraient pas porter plainte contre eux, du fait de la nature de la rencontre», précise le commissaire Dumas.
Des précédents sur les sites de rencontre
Le site sur lequel les auteurs des agressions ont contacté leurs victimes, coco.fr, avait déjà fait parler de lui il y a quelques semaines. À Toulouse, un homme de 35 ans a comparu en août dernier pour avoir vendu de la drogue par l’intermédiaire de ce site. Le dealer utilisait le forum pour appâter d’éventuels clients et fixer ses rendez-vous pour procéder à la vente de cocaïne.
Des pratiques qui ne sont pas isolées sur ce type de sites. En mai 2017, neuf adolescents étaient interpellés dans l’Aube après avoir contacté des hommes sur un site de rencontre. Au moment de la rencontre, les jeunes mineurs, âgés de 14 et 15 ans, attendaient leur victime armés de bâtons télescopiques pour leur dérober leurs effets personnels. Les peines encourues vont de 15 ans d’emprisonnement pour les mineurs et 30 ans pour les majeurs.