Val-d’Oise. Agressions en hausse : le ras-le-bol des pompiers
Les sapeurs-pompiers du Val-d’Oise et leurs collègues sont de plus en souvent la cible d’agressions. Les syndicats montent au créneau pour exprimer leur ras-le-bol.
Les soldats du feu sont à bout. Mardi 4 septembre, Geoffroy Henry, jeune pompier âgé de 27 ans, est tué en service à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne). Il a été poignardé en tentant de maîtriser un homme de 31 ans, atteint d’une crise de démence. Un autre sapeur-pompier a également été grièvement blessé par le forcené durant l’intervention.
2 280 agents agressés en 2016
Suite à ce drame, l’Unsa Sdis a souhaité réagir. Pour Jérôme François, président de l’Unsa-Sdis 95, les moyens matériels et humains, alloués aux pompiers, doivent être renforcés.
« Dans le Val-d’Oise, comme partout d’ailleurs, les pompiers arrivent les premiers sur les lieux. Nous sommes la cible d’agressions de plus en plus fréquentes », insiste Jérôme François.
En effet, après une hausse de 21 % en 2015, c’est une nouvelle augmentation de 17,6 % du nombre de sapeurs-pompiers victimes d’une agression qui est à déplorer pour 2016, ce qui représente 2 280 agents.
« Il s’agit de tous types d’agressions : insultes, crachats, jets de pierre, dégratdations de véhicules… il y a une défiance continue pour tout uniforme représentant l’État », regrette Jérôme François.
Jeudi 6 septembre, à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), une femme âgée de 40 a menacé les sapeurs-pompiers avec un couteau, doté d’une lame de vingt centimètres. Ils ont dû contacter les forces de l’ordre pour la maîtriser. Une situation similaire a eu le lieu le lendemain, à Cergy-le-Haut.
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« Il s’agissait de personnes malades, en rupture de traitement, précise Jérôme François. Quand nous tombons sur un cas de schizophrénie, nous intervenons quand même car on ne peut pas attendre l’arrivée de la police ou de la gendarmerie. Notre premier rôle, avant tout, est de porter assistance aux personnes. »
Protection fonctionnelle des agents
Lorsqu’un pompier est agressé, l’Unas-Sdis invite celui-ci à porter plainte. Seul problème : le temps d’attente pour le dépôt de plainte.
« Certains ne le font pas systématiquement, même si nous les incitons à y aller. Il faut que toutes les plaintes soient recensées et qu’il n’y ait aucun acte impuni. Quand on sait que nous sommes appelés pour une intervention toutes les sept secondes… », admet Jérôme François.
Pour tenter de diminuer le nombre d’agressions, l’Unas-Sdis souhaite la mise en place de mesures « de bons sens ». La mise en place systématique de la protection fonctionnelle des agents, l’interdiction des bandes patronymiques sur les uniformes avec le nom d’agent ou encore le renforcement des procédures opérationnelles inter-services et des formations ad hoc sont quelques-unes des mesures réclamées par l’Unas-Sdis.